Rapport sur le Sahara, réforme Kagame, Macron en guest-star...les enjeux du 31e sommet

Le coup d'envoi du sommet des chefs d'Etat du 31e sommet de l'Union africaine a été donné le 1er juillet. Une vingtaine de chefs d'Etat pour cet évènement lors duquel le président de la commission présentera un rapport où il devra suggérer une solution pour le conflit du Sahara.

Par

Moussa Faki, Mohamed Ould Abdel Aziz, Paul Kagame et Mourad Ben Dhiab, le 1er juillet à Nouakchott. Crédit: AFP

C’est ce dimanche 1er juillet que le coup d’envoi du sommet des chefs d’Etat du 31e sommet de l’Union africaine a été donné par le président mauritanien Mohamed Abdelaziz  dans le centre de conférence flambant neuf  Al Mourabitoune de Nouakchott.

Pour accueillir la vingtaine de chefs d’Etats attendus pour cette grand-messe panafricaine, le président mauritanien Mohamed Abdel Aziz a mis les petits plats dans les grands. En plus du centre de conférence construit pour l’occasion, et qui pourrait accueillir le prochain sommet de l’Organisation de la coopération islamique en décembre, la sécurité a été lourdement renforcée. Militaires, groupes d’interventions, et polices routières ont été mobilisés et occupent les principaux axes de la capitale mauritanienne. Pour assurer le confort des chefs d’Etat, et en raison du manque d’infrastructure hôtelière dans la ville, une commission a été mise en place pour « permettre » aux Mauritaniens les plus aisés et aux maisons les plus confortables d’accueillir les responsables durant le sommet. Parmi les personnalités présentes lors de ce sommet, le président en exercice de l’Union africaine, le Rwandais Paul Kagame, dont l’objectif est de mettre en œuvre son plan de réforme, le président nigérian Muhammadu Buhari, champion africain de la lutte contre la corruption.

En plus de Mohamed Abdelaziz, les quatre autres chefs d’Etats des pays membres du G5 Sahel prennent également part à cette grand-messe diplomatique africaine. La force régionale devrait être le principal sujet évoqué par la guest-star de ce sommet de l’UA, Emmanuel Macron. Le président français est attendu le 2 juillet à Nouakchott et devrait, selon nos informations, prononcer un discours lors du déjeuner des chefs d’Etat prévu le même jour.

Un rapport attendu

Côté marocain, c’est une délégation composée d’une quinzaine de personnes qui s’est rendue à Nouakchott. Menée par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, elle inclut le ministre délégué aux Affaires africaines, Mohcine Jazouli, ainsi que la sécrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Mounia Boucetta. La diplomatie marocaine suivra avec attention la présentation, à huis-clos, d’un rapport sur la résolution du conflit du Sahara par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat.

Dans ce rapport, l’ancien chef de la diplomatie tchadienne devrait également proposer des solutions en vue de résoudre le conflit après avoir mené des consultations à Rabat, avec le Chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani et Nasser Bourita, et à Tindouf. On rappellera que le Maroc rejette toute intervention de l’UA dans la résolution du différend régional, privilégiant l’action menée par l’ONU et son Conseil de sécurité. La réaction du ministre des Affaires étrangères à ce rapport est donc très attendue. Suite à son arrivée, le 30 juin, dans la capitale mauritanienne Nasser Bourita a pris part à une réunion du Conseil paix et sécurité consacrée à la situation au Soudan du sud, miné par la guerre civile.

Accélération de la réforme

En plus du rapport sur le Sahara, le sommet de l’UA devrait également être marqué par une accélération du plan de réforme prôné par Paul Kagame. Le rassemblement sera également l’occasion de convaincre la dizaine de pays n’ayant pas adhéré à la Zone de libre-échange continentale, instituée au mois de mars dernier lors d’un sommet extraordinaire à Kigali, de changer d’avis. Alors que l’année 2018 est celle de la lutte contre la corruption pour l’UA, les chefs d’Etats présents à Nouakchott devront décider de l’éventuel lancement d’une enquête sur le fonctionnement du parlement panafricain et du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) dont les audits ont révélé de nombreux dysfonctionnements.

Le sommet de l’UA sera également l’occasion pour la chef de la diplomatie rwandaise, Louise Mushikiwabo, d’obtenir des soutiens dans sa course à la présidence de l’Organisation internationale de la francophonie.  A noter que ce sommet de juillet pourrait être le dernier du genre. En effet, lors du 30e sommet de l’UA à Addis Abeba, et dans le cadre de la réforme de l’UA, les chefs d’Etats ont convenu qu’il soit remplacé par une réunion du comité exécutif, composé des ministres des Affaires étrangères, qui pourrait être élargi aux ministres des Finances africains.

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer