Le secrétariat général du PJD a publié, dans la nuit du 7 au 8 juin, un second communiqué au sujet de la demande de démission de Lahcen Daoudi de son poste de ministre des Affaires générales suite à sa participation au sit-in des ouvriers de Centrale Danone devant le parlement, le mardi 5 juin.
24 heures après cette apparition critiquée par le chef du gouvernement, les cadors du parti islamiste et l’opinion publique, l’instance décisionnelle du PJD avait convoqué une réunion extraordinaire présidée par Saad-Eddine El Othmani dans le but se pencher sur les « implications de la participation de Lahcen Daoudi à une manifestation [des salariés de Centrale Danone, NDLR] devant le parlement, mardi 5 juin », indiquait un communiqué du parti, sanctionnant cette réunion nocturne.
Le même document indiquait que le parti « appréciait la responsabilité de Lahcen Daoudi de demander sa démission de sa fonction ministérielle » et annonçait au passage ladite démission, qui n’avait jusqu’alors fait l’objet d’aucune communication officielle.
Le PJD fait aujourd’hui marche arrière, non pour démentir la démission de Lahcen Daoudi – que l’intéressé a confirmée à TelQuel et TelQuel Arabi -, mais pour se conformer au protocole en de pareilles circonstances. L’article 47 de la Constitution prévoit en effet que « le roi peut, à son initiative, et après consultation du chef du gouvernement, mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement. Le chef du gouvernement peut demander au roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement ».
« Le secrétariat général n’a reçu aucune demande de démission du frère et docteur Lahcen Daoudi qui s’est excusé de ne pas pouvoir assister à la réunion », tient donc à présent à préciser le parti dans son dernier communiqué. Le document précise que l’état-major du parti a uniquement « pris connaissance de la démission », réitérant qu’il a « apprécié la responsabilité de Lahcen Daoudi de demander sa démission de sa fonction ministérielle ».
Mais le deuxième communiqué va plus loin et affirme désormais que : « La réunion du secrétariat général n’a pas débattu de la demande de démission de Lahcen Daoudi. Ce n’était pas dans ses prérogatives et ce n’était pas non plus inclus à l’ordre du jour. Aucune des personnes qui ont assisté à la réunion n’a abordé le sujet sous aucune forme que ce soit ». Des déclarations à 180 degrés du premier communiqué diffusé à l’issue de la réunion du 6 juin, à laquelle Lahcen Daoudi n’a pas assisté.
Pour rappel, le premier communiqué estimait que la présence de Lahcen Daoudi aux côtés des salariés de la société boycottée « manquait de droiture« , la qualifiant également de « comportement inapproprié ».
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