« La dignité des femmes marocaines est une ligne rouge et toute forme d’exploitation de ces femmes ne peut être acceptée ou tolérée », a déclaré Mustapha El Khalfi jeudi, lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement, en réponse à une question sur les saisonnières Marocaines de Huelva, dont 28 auraient dénoncent avoir été victimes de viols et de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail, selon une enquête de Buzzfeednews et Correctiv.org publiée début mai. Les autorités espagnoles enquêtent.
« La défense de ces femmes relève de la responsabilité du gouvernement », a poursuivi le porte-parole du gouvernement, assurant qu’il avait appelé dès la semaine dernière à l’ouverture d’une enquête qui serait menée en collaboration avec le parlement.
Selon El Khalfi, le gouvernement « suit de très près le dossier » et communique régulièrement avec les autorités espagnoles à ce sujet.
La veille, c’était au tour de Mohamed Yatim de s’exprimer pour la première fois sur le sujet en personne. Le ministre du Travail et de l’Insertion professionnelle a choisi le site web de son parti pour communiquer. « Le ministère (…) continuera à coordonner avec les autorités espagnoles dans le but de garantir à ces femmes leur dignité et leurs droits », a-t-il fait savoir, appelant les saisonnières à « ne plus garder le silence ».
Pourtant, après qu’une délégation maroco-espagnole s’est rendue les 10 et 11 mai derniers à Huelva, dans le sud-ouest de l’Espagne, pour « s’enquérir des conditions de travail et de séjour » des travailleuses saisonnières marocaines, le ministère du Travail déclarait dans un communiqué diffusé le 18 mai qu’« aucun cas » d’abus ou de harcèlement sexuel n’avait été constaté sur place.
Quatre dépositions
En Espagne, l’enquête supervisée par le parquet de Huelva, dans le sud-ouest de l’Espagne, se poursuit. Selon le site du quotidien El Pais, ce sont les plaintes déposées par quatre saisonnières Marocaines qui ont permis l’arrestation la semaine dernière d’un premier suspect.
L’homme de 47 ans, de nationalité espagnole, est originaire de Moguer, une petite commune de la province de Huelva. Selon la justice espagnole était chargé de superviser le travail des ouvrières. Soupçonné d’agression sexuelle et de viol sur plusieurs victimes, il a été remis en liberté dans l’attente du procès.
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