L’affaire du Cherry Blossom touche à sa fin”, écrivions-nous le vendredi 23 février, alors que la Cour de Port Elizabeth (Afrique du sud) venait d’autoriser la mise aux enchères judiciaire du minerai extrait à Boucraa, à 100 kilomètres au sud-est de Laâyoune. Ce n’était pas tout à fait le cas, à en croire l’information que nous révèle l’Office chérifien des phosphates (OCP) le 7 mai.
Après sept mois de vente privée, et donc deux mois et demi de mise aux enchères judiciaire, la marchandise n’a pas trouvé acquéreur, annonce le plus grand employeur du Maroc. L’armateur grec A.M. Nomikos a finalement pu la racheter en s’acquittant des seuls frais de l’adjudicataire judiciaire, son navire de 190 mètres quittant immédiatement le port où il était retenu depuis plus d’un an. Selon les sites spécialisés en trafic maritime, le NM Cherry Blossom a en effet levé l’ancre le 7 mai à 15h40.
« L’équipage, dont les membres se sont relayés en permanence sur place, ne voulait pas rester une seconde de plus là-bas. Il a même remis les opérations de nettoyage à plus tard », raconte une source de haut niveau au sein de l’OCP. Le géant des phosphates précise que le chargement, initialement destiné à la Nouvelle-Zélande et qu’il a racheté à l’armateur pour un dollar symbolique, sera réexpédié « là où il faut ».
Au siège casablancais du groupe, on se félicite de cette décision, qui vient confirmer celle prononcée le 5 juin 2017 par un tribunal panaméen. Dans un cas similaire, la justice de ce pays d’Amérique centrale avait considérée la requête du Front Polisario comme infondée, se déclarant incompétente pour trancher une affaire de souveraineté traitée au plus haut niveau par l’Organisation des Nations-Unies.
Le 1er mai 2017, suite à une requête adressée par le Polisario, un juge sud-africain avait ordonné la saisie conservatoire d’une cargaison de 50.000 tonnes de phosphate en provenance de Phosboucraa, se traduisant par une immobilisation du navire à Port Elizabeth, alors qu’il était en route vers la Nouvelle-Zélande où il devait livrer Ballance Agri-Nutrients, une entreprise spécialisée dans les fertilisants. OCP avait fait savoir qu’il considérait que la saisie de la cargaison était un acte de « piraterie politique« .
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