Le Maroc réagit à sa 135e place au classement mondial de la liberté de la presse

Classé 135e dans le dernier rapport de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse, le Maroc a fait savoir par Mustapha El Khalfi qu'il répondra à travers le "mécanisme" approprié.

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Tniouni/TELQUEL

« Il existe un mécanisme pour réagir aux rapports concernant les droits humains au Maroc. Nous répondrons de manière documentée et avec des documents vérifiables aux rapports de Reporters sans frontières« . C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, ce jeudi 26 avril lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du conseil du gouvernement.

Le Royaume figure au 135e rang du classement de l’ONG, rendu public le 25 avril,  perdant deux places par rapport au classement établi l’année dernière. Cette chute au classement, RSF l’attribue au fait que « les autorités marocaines ont délibérément entravé le travail des médias nationaux et étrangers couvrant le Hirak du Rif« , peut-on lire sur le site de l’ONG.

Derrière les barreaux

En 2017, RSF dénombre un journaliste professionnel (Hamid El Mahdaoui), 4  » journalistes-citoyens  » (Abdelkabir Al-Hor, AbdelAli Haddou, Fouad Assaidi, Mohamed Al Asrihi) et 3 « journalistes-collaborateurs » Rabie Al Ablak, Jawad Al-Sabiry, Houssein El Idrissi) ayant tous couverts les événements du Hirak.

Hamid El Mahdaoui, directeur de publication du site Badil, est détenu depuis juillet 2017 pour « incitation d’individus à commettre des délits par des discours et des cris dans des lieux publics« . Arrêté alors qu’il filmait des rassemblements dans la région d’Al-Hocaïma , il a été condamné en première instance à trois mois de prison ferme et à une amende de 20.000 dirhams.

En septembre, la cour d’appel d’Al-Hoceïma a revu sa peine à la hausse, le condamnant à un an de prison ferme. Il est actuellement poursuivi pour « non-révélation d’attentat contre la sûreté de l’État » dans le cadre du  procès du Hirak. Un procès auquel prend également part Rabie El Ablak qui est inculpé pour « incitation à porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ».

Le fondateur du site d’information indépendant Rassdmaroc, Abdelkebir Al Hor, a été arrêté le 6 août 2017 à Marrakech. Le 1er février, la Cour d’appel de Rabat l’a condamné à quatre ans de prison pour « apologie du terrorisme, incitation à une manifestation interdite » et « insulte à corps constitué ».

Mohamed Al Asrihi, directeur du site Rif24, Jawad Al Sabiry, le photographe du même site et Abd Al Ali Haddou, animateur de la webTV AraghiTV, ont tous les 3 été arrêtés le 6 juin 2017. Houssein El Idrissi, photographe de Rif Press, Fouad Assaidi, animateur de la page Facebook AwarTV ont pour leur part été arrêtés le 26 mai 2017. Tous ont été transférés à Casablanca et sont en détention préventive à la prison d’ Oukacha, d’après ce que nous a confié Rachid Belaali, coordinateur de la défense des détenus du Hirak, en juin dernier.

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