Un an après son lancement, NRJ Maroc se rêve en Netflix des millenials

Après presque un an de diffusion de contenus musicaux sur le net, NRJ Maroc vient de lancer, le 12 février dernier, ses premières émissions. Telquel.ma a rencontré l'homme à la tête du projet,  Hakim Chagraoui pour faire le bilan après un an d'aventures.

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Crédit; David Rodrigues
Crédit; David Rodrigues

Il y a un an, Hakim Chagraoui lançait la webradio NRJ Maroc. Un projet qui a mis près de 5 ans à voir le jour. L’entreprise, qui fonctionne comme une franchise, reverse des royalties à NRJ en France. Combien ? Difficile à dire pour le moment «  ils reçoivent un pourcentage sur notre chiffre d’affaire  » nous explique Hakim Chagraoui, l’homme à la tête de NRJ Maroc. Pour le moment, aucun transfert n’a été fait à la maison mère «  C’est à peine le début. Une fois qu’on sera rentable on reversera de l’argent à NRJ France « . D’après leurs calculs, le projet sera rentable d’ici deux ans, contrairement aux 4 années annoncées lors du lancement l’an passé. «  Les chiffres qu’on espérait atteindre au bout de 2 ans, ont été atteints après 6 mois seulement « , assure-t-il.

Depuis le lancement de la diffusion d’émissions, le nombre d’auditeurs a explosé : «  Au commencement, on avait en moyenne 30 000 auditeurs par jour. Aujourd’hui on avoisine les 500 000 auditeurs quotidiens « , nous confie fièrement le chef d’entreprise. Le succès rapide de la radio à en croire son initiateur est en partie dû à la notoriété de la marque.  « Les gens ont vite fait confiance à la marque mondialement connue ». NRJ est la radio la plus écoutée en Francee. Autre avantage qui joue en leur faveur, le Maroc est le deuxième pays plus gros consommateur de radio digitale, derrière la France.

« Marocaniser » le contenu

L’entreprise, qui se considère un peu comme une « start-up » a accès à tous les contenus de NRJ France. Mais sa particularité c’est que le contenu y est  » marocanisé « .  Presque la moitié du temps d’antenne est consacré à des artistes marocains.  » On n’est pas là pour ramener un flux musical français, mais pour l’adapter au marché marocain. On est là pour divertir les gens, pas pour parler politique ni pour rentrer dans des débats. »  C’est d’ailleurs interdit par la charte qu’ils ont signé avec NRJ France.

Une quinzaine de personnes travaillent aujourd’hui dans les bureaux de l’entreprise. Les animateurs n’y sont pas recrutés pour leurs diplômes, c’est plutôt la boîte qui va les chercher sur les réseaux sociaux. C’est le cas de Zineb, une des animatrices, dénichée sur le web. «  YouTube, c’est une pépinière de talents « .

Bons joueurs dans l’âme, ils espèrent que d’autres radios digitales verront bientôt le jour au Maroc. «  Nous, on cible principalement les millenials, mais il y’a d’autres niches à prendre. Il faut qu’il y ait de la concurrence. La concurrence ça nous pousse à nous développer encore et encore  » confesse Chagraoui. Le principal concurrent de NRJ Maroc au début c’était NRJ France. Et Hit Radio ? «  Je pensais qu’on allait être comparés à Hit Radio. Mais entre temps, ils ont changé de format, c’est devenu une radio généraliste . Notre vrai concurrent aujourd’hui c’est YouTube. «  ajoute-il.

Succès au delà des frontières

Hakim Chagraoui a usi été très surpris du succès de la radio à l’étranger « on a reçu des messages de Marocains vivant à l’étranger, en Belgique et en France surtout. Ils disent qu’ils nous écoutent tous les jours et nous demandent de parler encore plus en darija, ils adorent ça. Franchement on n’avait jamais pensé que les Marocains à l’étranger allait nous écouter « . Pour fidéliser ce public étranger, des événements vont être organisés en Belgique et en France avec des artistes marocains.

D’ici la fin du mois, la publicité fera son apparition sur la chaîne. Un modèle publicitaire très prometteur puisqu’il sera facile de savoir qui est l’auditeur et donc de cibler la publicité. «  La durée d’écoute radio est trois fois plus longue sur internet que sur les ondes FM. On va donc limiter la pub à trois minutes par heure, pour ne pas que l’auditeur se sente asphyxié. » Autre nouveauté : l’écoute hors connexion. Il sera bientôt possible de télécharger des contenus et de les écouter en offline. Un peu comme sur Netflix. « On aime bien penser qu’on est le Netflix de la musique ».  conclut-il, sourire aux lèvres.

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