Obséquieux. Obsolète. Affligeant. Au point qu’on ne sait pas s’il faut rire ou pleurer devant la courbette à 90 degrés réalisée par le nouveau ministre de l’Éducation nationale devant le roi, au palais de Casablanca, lors de sa nomination officielle. L’ancien président de l’Université Mohammed V, colorié MP pour les besoins du poste, doit du respect au monarque, comme tout citoyen marocain. Mais il ne fait décidément pas, comme l’a si bien exprimé l’écrivain Mohammed Ennaji, la distinction entre le respect dû au souverain et la servilité. Son geste quasi religieux, devenu la risée des réseaux sociaux, renseigne sur le conditionnement pavlovien de M. Amzazi, mais aussi et surtout sur un mal marocain bien enraciné : les rites et protocoles makhzéniens d’un autre temps que nous continuons de perpétuer. Du “zèle”, tentent de justifier certaines personnalités habituées à franchir les portes du Palais, car le roi, on nous dit, n’exige pas qu’on lui baise la main, encore moins qu’on se prosterne devant lui, comme le faisaient les Égyptiens du temps des pharaons et des “roisdieux”. Mais le protocole royal a décidément la peau dure, comme le “zèle” de nos élites.