Dans un communiqué conjoint publié ce mercredi 31 janvier, les annonceurs, les agences conseil en communication, les éditeurs et les régies unissent leur voix contre les dispositions de la nouvelle loi de finances concernant les droits de timbre sur les annonces publicitaires sur écran. Ils demandent la suppression pure et simple de la taxe écran.
Le communiqué est signé par la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), le Groupement des annonceurs du Maroc (GAM) et l’Union des agences conseil en communication (UACC).
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Les signataires estiment que cette mesure, « prise sans consultation préalable des acteurs directement concernés« , constitue « un frein au développement de l’activité publicitaire, et met en péril une économie numérique encore fragile« .
Les auteurs du communiqué jugent en outre que la taxe est « contraire au principe de l’égalité de tous devant l’impôt« , puisqu’elle touche uniquement le secteur de la publicité audiovisuelle. L’affichage, la presse écrite ou la radio par exemple, sont épargnés.
Tous les acteurs seront impactés
Pour Mounir Jazouli, président du GAM, cette taxe constitue une problématique majeure pour tous les professionnels du secteur. « Alors que nous militions pour la suppression de cette taxe qui s’appliquait à la publicité sur la télévision et le cinéma, nous avons été surpris de voir son champ d’application élargi avec les dispositions de la nouvelle loi de finances« , déclare-t-il.
En ce qui concerne les acteurs de la presse, le communiqué rappelle que ces derniers déplorent l’impact négatif de cette taxe sur le développement de la presse, qui entame à peine sa transition numérique. « La transformation digitale de la presse au Maroc est complexe, en l’absence d’un modèle économique pérenne, et sera impactée de plein fouet par cette nouvelle taxe. C’est l’avenir de la presse, une presse que l’on souhaite professionnelle, diversifiée et indépendante, qui est en jeu« , souligne Noureddine Miftah, président de la FMEJ.
Selon le communiqué, cette nouvelle taxe va compliquer singulièrement la comptabilité des agences de communication et poser des problèmes de trésorerie préjudiciables à leur activité.
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Même chose du côté des agences où le constat est partagé. Selon le communiqué, la profession pointe du doigt le caractère inéquitable de la taxe, qui touche le secteur de la publicité audiovisuelle et digitale uniquement, et qui vient prélever les ressources d’un secteur vital pour l’économie du pays.
« Le marché publicitaire est un moteur pour l’économie d’un pays et participe puissamment à son développement. Un dirham dépensé en publicité génère en moyenne 15 dirhams pour l’économie. Toute démarche visant à développer le marché publicitaire impactera donc positivement l’ensemble de l’économie du pays, selon un schéma vertueux. À l’inverse, toute taxation additionnelle génèrera une chaîne d’effets négatifs et entravera notamment les efforts de développement de l’économie numérique, antinomique avec la stratégie Maroc Digital 2020« , affirme la présidente de l’UACC, Maria Aït M’hamed.
Mounir Jazouli annonce une rencontre le 5 février entre la direction des impôts et les différents acteurs concernés pour dialoguer autour de cette problématique.
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