Toutes les personnes détenues par les autorités saoudiennes depuis le début du mois de novembre à l’hôtel Ritz-Carlton de Ryad, dans le cadre d’une vaste opération anti-corruption, ont été libérées, a déclaré mardi un responsable du royaume.
C’est la fin d’un long feuilleton, qui aura tenu en haleine l’Arabie Saoudite pendant plus de trois mois. Les quelque 350 princes, ministres, ex-ministres et hommes d’affaires, qui avaient été interpellés et enfermés dans cette prison de luxe improvisée, ont été relâchés, a annoncée à Reuters une source haut placée.
Samedi, le très médiatique prince Alwalid ben Talal avait déjà été libéré, à la suite d’un « arrangement » financier. 45e fortune mondiale et l’un des plus importants hommes d’affaires d’Arabie saoudite, le milliardaire devrait rester à la tête de la Kingdom Holding Company – qui possède notamment le célèbre hôtel de luxe George-V sur les Champs-Élysées – selon le procureur général Cheikh Saoud al-Mojeb.
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La veille, les autorités avaient redonné la liberté à Walid al-Ibrahim, propriétaire du réseau satellite arabe MBC, Khaled Tuwaijri, ex-chef de la cour royale, et Turki ben Nasser, ancien dirigeant de l’agence de météorologie du pays, selon une source proche du gouvernement. D’après le Financial Times, Walid al-Ibrahim a accepté d’abandonner le contrôle de MBC (Middle East Broadcasting Company).
Parmi les autres personnalités libérées figure le prince Metab ben Abdallah, fils du défunt roi Abdallah, ancien chef de la puissante Garde nationale saoudienne, limogé avant son arrestation. Le prince Metab a dû payer plus d’un milliard de dollars, selon l’agence Bloomberg News.
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La purge de novembre est intervenue après la mise en place d’une commission anti-corruption, présidée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du roi et surnommé « MBS ». Certains y ont vu une tentative du prince Mohammed de consolider son pouvoir. Mais les autorités insistent sur le fait que la purge visait uniquement à s’attaquer à la corruption endémique.
Le procureur général d’Arabie Saoudite a estimé à au moins 100 milliards de dollars le montant des fonds détournés ou utilisés à des fins de corruption dans le royaume depuis plusieurs décennies. En décembre, il avait annoncé que la plupart des captifs avaient accepté un arrangement financier, en échange de leur libération. Cet accord consiste à rembourser au Trésor saoudien des sommes dont les autorités estiment qu’elles ont été mal acquises, avait-il précisé.
Le Ritz-Carlton, fermé au public depuis la purge de novembre, devrait rouvrir ses portes prochainement. Sur son site internet, il affiche des chambres disponibles à partir du 14 février.
(avec agences)
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