« La liberté d’expression est une ligne rouge!« , ont scandé les manifestants alors que débutait le procès des journalistes poursuivis pour avoir publié fin 2016 des extraits de débats d’une commission d’enquête parlementaire consacrés au déficit colossal de la Caisse marocaine de retraites.
Un député membre de la centrale syndicale Confédération démocratique du travail (CDT), accusé d’avoir fourni à ces journalistes les informations sur ces débats a comparu avec eux jeudi.
L’audience qui s’est ouverte devant une salle comble a été renvoyée au 8 mars prochain en raison de l’absence d’un des prévenus. « Nous assistons à une hausse inquiétante des poursuites visant des journalistes », a déclaré à l’AFP Abdellah Bekkali, président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). « Ce procès est unique en son genre: nous sommes poursuivis pour avoir diffusé des informations exactes« , a dit à l’AFP un des journalistes poursuivis, Abdelhak Belachgar, du quotidien Akhbar Al Yaoum. « On nous poursuit selon des dispositions du code pénal relatives au secret professionnel et non selon le code de la presse, c’est une atteinte à la liberté de la presse », a-t-il ajouté.
Le nouveau Code de la presse qui ne prévoit plus de peines de de prison est entré en vigueur en août 2016 mais les journalistes continuent d’être poursuivis selon le Code pénal, a souligné un récent rapport de l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW). L’association Freedom Now avait de son côté pointé le transfert dans le Code pénal marocain de « dispositions privatives de liberté à l’égard des journalistes ».
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