Lors de la visite du ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch vendredi, la tension a baissé d’un cran dans les rues de Jerada jusqu’à ce lundi. En effet, la vingtaine de leaders ayant assisté à la réunion avec le représentant gouvernemental ont fait part à leurs comités de quartiers des propositions formulées par celui-ci.
« Comme avec le ministre de l’Énergie et des Mines, notre rencontre avec le ministre de l’Agriculture avait pour objectif de prendre contact et de faire passer de vive voix les revendications de la population« , nous déclare Aziz Rach, l’un des leaders du mouvement. « Nous sommes sortis avec la conclusion que c’est aux comités de quartiers de débattre à travers des rassemblements en plein air pour évaluer la situation et décider de la démarche à suivre », poursuit-il.
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De ce fait, les discussions du lundi soir ont débouché sur un programme étalé sur toute la semaine. Ce mardi, une marche vers l’esplanade centrale de Jerada baptisée « Place des martyrs » a débuté à 14h.
Mercredi, les manifestants comptent porter des brassards noirs « dans les commerces et établissements de la Jerada« , et « entamer des réunions publiques dans cinq quartiers de la ville« .
Jeudi, une marche en direction du quartier Massira, fief du syndicalisme à Jerada, est programmée. Vendredi, les contestataires ont prévu une marche vers le cimetière municipal « pour prêter serment devant les tombes des disparus« .
La journée de samedi sera consacrée à des réunions publiques et des « mobilisations pour la grande marche » devant réunir les manifestants de toute la province dimanche. Ils prévoient à cet effet de porter « 43 cercueils » symbolisant le nombre de victimes des « sandriates » (mines clandestines).
Une visite et des revendications
Le premier grief jeté des manifestants de Jerada concerne la visite du ministre de l’Agriculture. Pour eux, elle serait d’abord justifiée par un agenda partisan. « Le parti d’Akhannouch (le RNI, NDLR) prévoyait depuis longtemps la tenue de son congrès régional le 20 janvier à Oujda. C’est la première raison de son déplacement dans l’Oriental », estime Mustapha Dainane, l’un des leaders de comités.
Ensuite, les jeunes qui se sont entretenus avec le ministre durant plus de deux heures vendredi dernier estiment ne pas avoir reçu de réponses sur l’ensemble de leurs demandes.
« Tout le monde était clair par rapport aux trois revendications majeures en les détaillant point par point. Nous avons uniquement émis des réserves sur la reddition des comptes qui est un principe disposant de voies juridiques propres à l’État », nous confie Aziz Rach.
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Notre source ajoute que « le ministre a beaucoup écouté, puis a apporté des indications liées seulement au secteur agricole. Mais il nous a promis qu’il mettra la main sur le cahier revendicatif et le transmettra au gouvernement ».
Dans les détails, Aziz Akhannouch a exposé devant les élus, les représentants syndicaux et associatifs, les agriculteurs ainsi que les délégués des comités de quartiers un programme promu par son département.
« Cela concerne la fourniture d’irrigation pour 1.000 hectares, la rationalisation des ressources hydriques, la réhabilitation de certaines terres arables pour la création d’unités de production d’orge, d’huile d’olive et l’encouragement de l’apiculture, ainsi que l’encouragement de l’activité pastorale qui domine dans la province. Il a aussi pris des engagements pour la scolarisation des enfants des familles nomades », nous rapporte Lakhdar Mahyaoui, représentant local d’Amnesty International Maroc, également présent lors de la réunion du vendredi avec le ministre de l’Agriculture.
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