Les secouristes s’activaient mercredi à l’aube pour tenter de trouver des survivants au milieu des décombres. La secousse a fait s’effondrer plusieurs immeubles mardi après-midi dans la mégapole de 20 millions d’habitants et déclenché cris, pleurs et crises de nerfs parmi la population.
Le tremblement de terre, de magnitude 7,1, est survenu après un autre séisme de 8,2 qui avait fait une centaine de morts dans le sud du pays début septembre, et 32 ans jour pour jour après le grand séisme de 1985 qui avait ravagé la capitale mexicaine et fait plusieurs milliers de morts.
Les autorités ont fait état mercredi matin d’au moins 248 morts dans plusieurs régions du pays. La ville de Mexico a été la zone la plus touchée avec au moins 117 morts, selon un décompte rendu public, plus tôt dans la nuit, par le ministre de l’Intérieur, Miguel Osorio Chong.
Parmi les victimes figurent 21 enfants d’une école de Mexico qui s’est effondrée. Les recherches se poursuivaient pour retrouver une trentaine d’autres portés disparus. « Nous avons un bilan de 26 morts, 21 enfants et cinq adultes » dans l’école primaire Enrique Rebsamen, a indiqué sur la chaîne Televisa Jose Luis Vergara, un haut-gradé en charge des opération de sauvetage.
Une institutrice de l’école, Maria del Pilar Marti, participait aux recherches au cours de la nuit. « Une partie du bâtiment s’est effondrée et un nuage de poussière est venu sur nous » a-t-elle raconté aux médias, un masque sur le visage. Les enfants décédés étaient âgés entre 7 et 13 ans, a-t-elle précisé.
Le président Enrique Peña Nieto a exprimé ses condoléances aux familles: « Hélas, plusieurs personnes ont perdu la vie, y compris des enfants », a-t-il regretté dans une déclaration à la population. Environ 40% de la ville de Mexico et 60% de l’Etat de Morelos se trouvaient sans électricité mercredi.
Le bilan total du séisme devrait augmenter car « il y a des personnes disparues » qui pourraient se trouver sous les décombres, a prévenu Javier Treviño, sous-secrétaire à l’Education.
Le séisme s’est produit mardi à 13H14 locales (18H14 GMT). Son épicentre a été situé à la frontière de l’Etat de Puebla et Morelos (centre), à 51 km de profondeur, selon le centre géologique américain USGS. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux témoignaient de la violence des secousses, d’effondrements d’immeubles et même d’une forte explosion dans un bâtiment. Des images saisissantes publiées par des touristes naviguant à Xochimilco, zone lacustre du sud de Mexico, montraient de fortes vagues se former et secouer les embarcations sur ces canaux d’ordinaire calmes.
« Je suis bouleversée, je n’arrive pas à m’arrêter de pleurer, c’est le même cauchemar qu’en 1985« , confiait à l’AFP Georgina Sanchez, 52 ans, en pleurs sur une place de Mexico, qui semblait revivre cet épisode marquant de l’histoire du pays. « Ce n’est pas possible que ce soit aussi un 19 septembre!« , sanglotait Lucia Solis, secrétaire, les mains encore tremblantes. « Les gens étaient très nerveux. J’ai vu une femme qui s’est évanouie. Les gens étaient en train de courir », témoignait un peu plus loin, Alfredo Aguilar, 43 ans.
Au milieu des odeurs de gaz, plusieurs immeubles se sont effondrés ou ont été fortement endommagés, a constaté l’AFP. Les autorités de la capitale mexicaine faisaient état d’une cinquantaine de bâtiments en ruine. « Ne fumez pas! Ne fumez pas !« , prévenaient des secouristes craignant des ruptures de canalisations de gaz, alors que les forces de l’ordre tentaient de mettre en place des cordons de sécurité en plein chaos et que des habitants regagnaient leur domicile à pied.
Le président Peña Nieto a écourté un déplacement en province pour rentrer à Mexico en avion. « J’ai ordonné l’évacuation des hôpitaux endommagés et le transfert des patients« , a-t-il écrit sur Twitter. « Que Dieu bénisse les gens de Mexico. Nous sommes avec vous et nous serons là pour vous« , a tweeté le président américain Donald Trump, dont les relations avec le Mexique sont exécrables. Début septembre, il s’était vu reprocher d’avoir attendu plusieurs jours avant d’offrir ses condoléances après le séisme meurtrier dans le sud du pays.
Des colonnes de fumée étaient visibles sur des plans larges de la capitale diffusés par la télévision mexicaine. « Il y a des gens vivants attrapés là! », a crié une femme en signalant les décombres d’une clinique. Des secouristes et des passants ont alors formé une chaîne humaine pour déblayer et tenter d’extraire d’éventuels survivants. Des patients sur des brancards ou des chaises roulantes, dont certains sous perfusion, avaient été évacués sur le trottoir.
Plusieurs institutions de la capitale, dont l’aéroport international ou l’université nationale autonome de Mexico (Unam), l’une des principales d’Amérique latine, ont annoncé sur leur compte Twitter la suspension de leurs activités pour inspecter les bâtiments. Les écoles à Mexico et à Puebla ont été évacuées et fermées. L’aéroport a rouvert quelques heures après.
Mardi matin, jour anniversaire du tremblement du 19 septembre 1985, les autorités avaient organisé un exercice de simulation destiné à la population.
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