Des milliers de Marocains prennent des médicaments pour soigner leurs problèmes de glande thyroïde. Selon le ministère de la Santé, ils ne seront pas impactés par le changement de formule du traitement Levothyrox, qui a engendré d’importants effets secondaires chez les malades français.
En France, la polémique couve depuis plusieurs mois. Tout a commencé fin mars, lorsque le laboratoire Merck Serono modifie la formule de son produit, à la demande de l’Agence nationale française de santé et du médicament (ASNM). Le but : stabiliser la teneur en lévothyroxine sur l’ensemble des boîtes du Levothyrox, médicament prescrit pour les problèmes de glande thyroïde.
Or, des réactions indésirables se font rapidement sentir : crampes, maux de tête, vertiges, pertes de cheveux, fatigue extrême… Les causes exactes sont encore incertaines, mais cela pourrait être dû à l’addition d’excipients (surtout l’acide citrique anhydre, et le manittol à la place du lactose). Les services français concernés ont reçu au total plus de 9.000 signalements, tandis qu’une pétition demandant le retrait de la substance a récolté quelque 220 000 signatures.
Le Maroc a choisi le générique
Au Maroc, les autorités n’ont pas eu vent de telles plaintes. « Nous n’avons tout simplement pas accepté ce changement de composition de Levothyrox. Elle est restée la même depuis 2003« , explique Omar Bouazza, directeur de la médecine et de la pharmacie au sein du ministère. « Chaque pays est souverain. Ici, nous avons fait le choix que les traitements contre l’hypothyroïdie soient disponibles en génériques ».
En France, le Levothyrox est en situation de quasi-monopole. Depuis son retrait, les stocks du seul remède de substitution, la L-Thyroxine, ont été dévalisés. L’Allemagne et la Belgique ont également été sollicités pour mettre à disposition les versions initiales des pilules. Deux enquêtes, diligentées par l’ANSM et l’Agence française des malades de la thyroïde (AFMT), devrait permettre de comprendre comment le premier marché mondial de « Levo » – trois millions de consommateurs, en majorité des femmes de plus de cinquante ans – a pu connaître une telle crise.
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