Dans une lettre adressée mercredi 26 juillet au ministre de la Santé, la Société marocaine de pédiatrie alertait sur une pénurie imminente de médicaments vitaux pour leurs patients. Six jours plus tard, le ministère a réagi, et le pire semble avoir été évité.
Dans une missive envoyée le 26 juillet, la Société marocaine de pédiatrie alarmait le ministre de la Santé au sujet d’une pénurie de médicaments de « première importance » qui ne « sont malheureusement pas remplaçables par d’autres » et qui, dans certaines situations, pouvaient « entraîner le décès des patients« .
« Nous avons quatre mois de stock réglementaires. Mais là, nous avions beau appeler partout pour nous en procurer, nous arrivions en rupture de stock pour plusieurs médicaments« , nous explique le Dr Hassan Afilal, le président de l’association.
Une situation d’autant plus préoccupante que les traitements en question concernent des pathologies lourdes, telles les insuffisances cardiaques, l’épilepsie ou encore les infections à staphylocoque.
Les conséquences auraient pu être irréversibles. « J’ai moi-même été directement impacté« , témoigne le praticien. « Que dire aux parents, si dans 48h nous ne pouvons plus soigner leurs enfants?« , interroge-t-il.
Une plateforme de signalement bientôt
Le signal d’alarme a visiblement été entendu par le ministère de la Santé qui a pris contact avec le médecin ce mardi pour lui assurer qu’une solution d’urgence serait trouvée dans la journée. « Il faut distinguer les vraies ruptures, généralement nationales et dues à un défaut d’approvisionnement des laboratoires étrangers, des fausses ruptures, qui ne sont qu’un épuisement ponctuel au niveau des pharmacies et des centres de santé« , nuance Omar Bouazza, directeur de la médecine et de la pharmacie au sein du ministère de la Santé contacté par Telquel.ma. Selon ce responsable, seuls le phénobarbital injectable (traitement contre l’épilepsie) et la dopamine (bas débits cardiaques, chutes de tension) correspondaient au premier cas.
Pour éviter que ce genre de problèmes ne se reproduisent, une plateforme de signalement à destination des professionnels et des particuliers sera bientôt mise en ligne dans les prochains jours par le ministère de la Santé.
Le docteur Bouazza certifie que toutes les mesures sont prises pour éviter les monopoles, en mettant en concurrence les établissements pharmaceutiques. A plus long terme, recommande d’augmenter la part de médicaments fabriqués au niveau national (65% aujourd’hui).
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