Dans un communiqué incendiaire, les familles des détenus du Hirak à Casablanca accusent la direction de la prison d’Oukacha de mener une « politique sécuritaire » à l’égard des militants du mouvement de contestation rifains qui y sont incarcérés. Les familles déclarent avoir été « surprises » du comportement « odieux » affiché par le nouveau directeur du pénitencier casablancais, au cours de récentes visites, dont les dates ne sont pas précisées.
« Il a séparé en usant de la force les détenus du Hirak en trois groupes« , affirme le communiqué publié le 20 août. Alors qu’ils étaient tous regroupés au niveau de l’aile 8, trois détenus dont Nabil Ahemjik et Mohamed Jelloul ont été placés à l’aile 4. Onze autres, dont le directeur de Rif24, Mohamed Assarhi, ont été placés à l’aile 6 où Nasser Zafzafi est en cellule individuelle. Tandis que les détenus restants ont été gardés à l’aile 8.
Selon les familles, le nouveau directeur « laisse entendre que les détenus de l’aile 8 ont des avantages sur les autres détenus ». Les familles avancent ainsi que les militants du Hirak placés à l’aile 6 d’Oukacha seraient diabolisés par le nouveau directeur. « Il a accusé les détenus de l’aile 6 d’être des criminels et d’être dangereux pour la société (…) Ils sont provoqués quotidiennement ce qui a poussé les détenus à entamer une grève de la faim et refus de sortir de leurs cellules en signe de protestation« , souligne le communiqué.
L’administration pénitentiaire nie en bloc
Ces accusations sont démenties par une source autorisée au sein de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). « Les détenus déplacés ont eux-mêmes demandé à changer d’aile« , nous affirme une source au sein de la DGAPR. « Le nouveau directeur de la prison ne mène pas non plus une politique hostile à l’égard des détenus du Hirak. Il travaille de manière sérieuse pour mener à bien sa mission », poursuit notre interlocuteur, précisant que les détenus du Hirak « n’ont pas entamé de grève de la faim« .
Le communiqué des familles parle aussi du cas d’Ibrahim Abbakaoui, un militant du mouvement de contestation qui « souffre d’une hémorragie » et qui aurait été « traité de manière inhumaine« . « C’est faux! Ce détenu a reçu les soins nécessaires« , affirme notre source à la DGAPR.
Les familles des détenus du Hirak ont par ailleurs annoncé le dépôt d’une plainte auprès du ministre de la Justice, du ministre chargé des Droits de l’Homme, le Conseil national des droits de l’Homme et de la direction de la prison d’Oukacha. Elles menacent aussi d’entamer de « nouvelles formes de contestation« .
Pour rappel, Abdellah Souidi a été nommé directeur de la prison d’Oukacha, le 11 juillet dernier dans le cadre d’un mouvement de redéploiement concernant cinq directeurs régionaux de l’administration pénitentiaire, dont celui de la région Casablanca-Settat, et cinq directeurs de prison.
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