Après plusieurs mois d’attente, Antonio Guterres a officialisé ce mercredi à New York la nomination de l’ancien président allemand Horst Köhler au poste d’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara. Cette nomination avait été annoncée au mois de juin.
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Horst Köhler succède ainsi à l’Américain Christopher Ross qui avait occupé cette fonction de janvier 2009 jusqu’à sa démission en janvier 2017. Le Maroc avait retiré sa confiance au diplomate américain en 2012, lui reprochant ses « déclarations et ses initiatives inacceptables et contrevenant aux prérogatives de son mandat ».
Malgré une intermédiation de l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon pour rassurer le royaume sur « la neutralité, l’objectivité et l’impartialité » des responsables onusiens, les relations entre le Maroc et Christopher Ross ne se sont pas améliorées. Le diplomate américain n’était pas parvenu durant les dernières années de son mandat à réunir les différentes parties impliquées dans le différend du Sahara.
L’ancien président allemand devient le quatrième envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara. Il est le deuxième Européen à occuper cette fonction d’envoyé personnel, après le Néerlandais Peter Van Walsum. Ce dernier avait initié les pourparlers de Manhasset, il a démissionné après s’être attiré les reproches du Polisario pour une sortie médiatique durant laquelle il a déclaré que « l’indépendance du Sahara est une option irréaliste ».
Amoureux de l’Afrique, économiste, négociateur
Horst Köhler est connu pour être un « amoureux » de l’Afrique. Durant ses deux mandats présidentiels, entre 2004 et 2010, il lui avait notamment consacré de nombreux discours. « Ce continent n’a cessé de me fasciner depuis que j’y ai effectué mes premiers pas. Et cette fascination persiste« , avait déclaré l’ancien président allemand à l’occasion de sa première visite officielle qu’il avait effectuée au siège de l’Union africaine à Addis Abeba.
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Il est également reconnu en tant qu’économiste. Titulaire d’un doctorat en économie, Köhler a occupé plusieurs fonctions au ministère de l’Économie allemand avant d’être nommé Secrétaire d’État aux Finances en 1990. Huit ans plus tard, il devient le président la Banque européenne de reconstruction et développement (BERD). Un poste qu’il occupe jusqu’en 2000. Il est ensuite directeur général du FMI jusqu’en 2004, avant d’être élu président fédéral allemand.
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Horst Köhler est également un homme politique rompu aux négociations. Lorsqu’il était secrétaire d’État aux finances, en 1990, il a participé notamment aux négociations relatives à l’unification de la monnaie allemande quelques jours après la chute du Mur de Berlin. La même année, Horst Köhler se rend à Moscou pour négocier le retrait des troupes soviétiques de l’Allemagne de l’Est.
En 1992, il est le négociateur en chef de l’Allemagne lors des discussions sur le traité de Maastricht, et l’envoyé personnel du chancelier Helmut Kohl lors du sommet du G7 de Munich. Désormais, c’est au nom de l’ONU que l’Allemand devra ramener les représentants du Maroc et du Polisario à la table des négociations.
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