Benkirane: "Le PJD passe le test le plus difficile de son existence"

Le PJD, en proie aux dissensions internes, passe par le moment le plus difficile de son existence, reconnaît Abdelilah Benkirane.

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Abdelilah Benkirane © Yassine Toumi

Après avoir longtemps entretenu le silence, le secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane s’est exprimé sur la crise que traverse son parti, depuis son éviction du poste de chef du gouvernement aux divergences qui commencent à éclater au grand jour entre les membres du secrétariat général.

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Le PJD a publié ce mercredi une vidéo d’un extrait du discours prononcé par son secrétaire général samedi 1er juillet, devant des élus du parti à la lampe. Cet extrait de quatre minutes n’évoque à aucun moment de manière claire les divergences au sein du parti, mais Benkirane laisse transparaître une certaine amertume et alerte sur l’avenir de sa formation. Il commence par justifier son silence: « il s’imposait à moi de rester silencieux. Personne ne me l’a imposé. Je l’ai fait par choix. Ce n’est pas par peur de dire quelque chose de travers. Il y a la responsabilité, la conjoncture par laquelle passe le parti et le pays », explique-t-il.

Pour Benkirane, « le PJD passe le test le plus difficile de sa vie en tant que parti« . L’ancien chef du gouvernement précise que la formation islamiste a rarement connu de telles turbulences, même du temps où elle n’était qu’une mouvance sociale dans le cadre d’une association. « Comment va-t-on sortir de cette impasse? (…) Qui sommes-nous? Que voulons-nous? Que devons-nous faire? », s’interroge-t-il.

Ce constat de crise a son importance, d’autant qu’il est fait par Benkirane qui a vécu les menaces de dissolution dont le PJD a fait l’objet au lendemain des attentats du 6 mai 2003. À l’époque, certains estimaient que le parti à la lampe avait une responsabilité morale dans les attentats qui avaient endeuillé Casablanca.

Quid d’un troisième mandat à la tête du parti? Cette option qui nécessiterait un changement des statuts du parti n’est pas clairement évoquée par Benkirane. Pas plus que d’autres ambitions politiques. L’ancien chef du gouvernement reste sibyllin. « Dans un premier temps, j’avais le sentiment que c’était fini, tant bien que mal, je me disais que les choses étaient gérées ». Mais, dit-il, « il y a une insistance, interne, mais aussi externe à travers la société (…) On me le dit, en français, ne baisse pas les bras (…) cette insistance m’a remonté le moral ».

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