À l’issue de la prière du vendredi, des violences ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre à Imzouren. Quand nous arrivons sur les lieux à 14 h 30, plusieurs centaines de jeunes tentent d’accéder à la place Massira, en jetant des pierres sur les forces de l’ordre qui campent sur la place principale de la ville.
Après vérification de nos cartes de presse et ordres de mission, nous sommes autorisés à approcher les rangs des forces de l’ordre, en compagnie de photographes d’agences de presse internationales.
Casquées, munies de bouclier, les forces de l’ordre répondent elles aussi aux attaques par des jets de bouteille de verre et de pierres à l’aide de frondes et de lance-pierres. Les escouades gagnent progressivement du terrain dans les ruelles autour de la place, à l’aide d’un canon à eau face aux manifestants et l’intervention de véhicules qui dispersent les manifestants en arrivant à vive allure sur leur flan.
Autour de la place, les habitants d’Imzouren comptent les points, littéralement, les bras croisés. Nombre d’entre eux ont préféré prier dans la rue que dans les mosquées à l’heure de la prière de ce premier vendredi de ramadan en signe de contestation à ce qu’ils nomment « l’utilisation de la religion par l’État« .
Alors qu’à Al Hoceima des milliers de manifestants se rassemblent pacifiquement depuis une semaine en clamant haut et fort leur pacifisme avec le mot d’ordre « silmya« , Imzouren ne semble pas sur la même longueur d’onde. Dans cette ville où toutes les boutiques et les volets sont fermés, où des projectiles improvisés jonchent le sol de certaines ruelles, il règne une atmosphère suffocante, extrêmement tendue.
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