Le recours systématique aux antibiotiques a rendu les bactéries de plus en plus résistantes, certaines infections devenant même parfois impossibles à traiter. C’est pour lutter contre cette menace, qu’Adnane Remmal, professeur de biologie, a développé dans son laboratoire de l’Université Ben Abdellah de Fès, un médicament « anti-antibiotique ».
Pour y arriver, il a associé les propriétés médicinales naturelles des plantes, aux capacités de destruction des antibiotiques traditionnels par les microbes. Protégé par un brevet accordé par l’Office européen des brevets (OEB), le nouveau médicament devrait être commercialisé fin 2017.
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Cette innovation vaut aujourd’hui au professeur Remmal d’être nominé pour le Prix de l’inventeur européen 2017, dans la catégorie « Pays non-OEB ». Les lauréats de la 12e édition du prix annuel de l’innovation de l’OEB seront annoncés lors d’une cérémonie à Venise le 15 juin prochain.
Le 13 mai 2015, il avait déjà remporté le Prix de l’innovation pour l’Afrique. Cette distinction récompensait déjà ses travaux sur une solution alternative aux antibiotiques pour améliorer la production des élevages, tout en respectant la santé des consommateurs.
Le Maroc sur la carte du monde pharmaceutique
« L’innovation d’Adnane Remmal a non seulement le potentiel de sauver des vies, mais peut offrir un nouvel outil dans la lutte contre la menace croissante des microbes résistant aux antibiotiques », a déclaré le président de l’OEB, Benoît Battistelli, lors de l’annonce des finalistes 2017. « Grâce à son travail, il soutient également le développement pharmaceutique dans son Maroc natal », a-t-il poursuivi. Une déclaration que n’a pas manqué de relever le principal intéressé. « J’ai souhaité planter la semence de la recherche scientifique au Maroc. Aujourd’hui, je suis ravi que cette graine soit devenue un arbre fleuri » explique le professeur Remmal.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait de la résistance bactérienne une priorité absolue. À l’échelle mondiale, les infections résistantes aux médicaments provoquent déjà environ 700.000 décès chaque année. Un chiffre qui pourrait atteindre les dix millions par an d’ici 2050, si une nouvelle génération d’antibiotiques n’est pas développée. Une situation qui justifie toute l’importance de la découverte du professeur Remmal si importante.
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