La tension au sein Parti de la justice et du développement (PJD) monte, alors que la nomination du nouveau gouvernement est imminente. Des leaders du PJD ont pris leurs distances par rapport à la majorité gouvernementale actuelle formée avec le Rassemblement national des indépendants (RNI), l’Union constitutionnelle (UC), le Mouvement populaire (MP), le Parti du progrès et du socialisme (PPS), et l’Union socialiste des forces populaires (USFP).
Dans une tribune publiée par le quotidien Akhbar Alyaoum du 5 avril, intitulée « cas de force majeure », Abdelali Hamieddine, qui est aussi membre du secrétariat général du parti à la lampe, écrit: « permettez-moi de vous dire que le gouvernement n’est pas le résultat d’alliances politiques entre des partis libres, ni le produit de compromis politiques profonds« . Pour ce dernier, « il est l’expression de la volonté des puissants au détriment des partis dont la volonté est confisquée« . Pour Hamieddine, « il serait naïf d’essayer de convaincre les gens que ce gouvernement est politique et reflète les résultats du scrutin du 7 octobre. Dans le fond et la forme, l’avenir nous le dira ».
Abdessamad Sekkal, le président de la région de Rabat-Kénitra, qui est également membre du Conseil national du PJD a appelé pour sa part dans une publication sur sa page Facebook, à « prendre de la distance par rapport au gouvernement« . « Il est certain qu’il faut veiller à garder une distance entre le gouvernement et le parti et tenter de limiter les dégâts« , écrit-il.
Amina Maelainine, qui a déjà déploré les compromis consentis par le PJD durant les récentes tractations, a annoncé sur sa page Facebook avoir adressé une demande à El Othmani, pour la tenue d’un Conseil national extraordinaire. « Nous avons besoin d’un espace institutionnel pour accueillir le débat qui existe actuellement entre les membres et les sympathisants« , explique-t-elle.
Hassan Hamoro, autre cadre du parti très actif sur les réseaux sociaux, a lui aussi appelé à la tenue d’un conseil national extraordinaire. « Vu les dérapages et le non-respect des décisions du dernier Conseil national du 18 mars, et au vu des résultats choquants de ce qu’on a appelé les tractations de formation du gouvernement (…) j’ai communiqué au président du Conseil national (Saad Eddine El Othmani, ndlr) une demande pour la tenue d’un Conseil national extraordinaire le plus tôt possible« , écrit-il sur Facebook.
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