« Quand j’ai su qu’El Othmani était devenu chef du gouvernement marocain, j’ai décroché mon téléphone et nous avons fixé une interview« . C’est en ces termes que le journaliste espagnol José Luis Navazo nous explique comment le très peu connu Correo Diplomatico a pu obtenir les honneurs de la première interview accordée par le nouveau chef de gouvernement désigné à un média.
« C’est un ami. Ma relation est très ancienne avec le PJD, elle date de 2005« , nous explique le journaliste qui est également chercheur et s’intéresse au thème de l’islamisme. Il a d’ailleurs publié un ouvrage sur le Maroc avant les révoltes du 20 février 2011. « J’avais préparé un voyage d’une semaine au mois de mai avec des membres du PJD en 2005. Parmi eux, il y avait bien entendu El Othmani, mais aussi Daoudi et Ramid« , raconte José Luis Navazo.
À cette occasion, les membres du PJD avaient rencontré des journalistes espagnols et des parlementaires du parti populaire et du parti socialiste espagnols. De là naissent une « relation et une confiance professionnelle » avec Saad Eddine El Othmani. C’est ce qui a permis à Navazo, selon ses propres dires, de décrocher une interview une semaine après la désignation du nouveau chef du gouvernement. « Nous avons beaucoup parlé, pendant 1h30, autour de thé et de pâtisseries marocaines. El Othmani était très à l’aise, comme nous nous connaissons de longue date », nous décrit-il.
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Le choix d’un journal
Le choix par Saad Eddine El Othmani de répondre à un petit média espagnol, créé en 2011 et composé de quatre journalistes, a de quoi étonner. Le chef du gouvernement désigné n’a, pour l’heure, accordé aucune interview à un média marocain ou international.
Pour José Luis Navazo, le choix d’El Othmani est évident. « La relation entre l’Espagne et le Maroc est stratégique« , ressort-il de cette interview. Ce journaliste qui connaît le Maroc depuis 1976 et vit entre Tétouan avec sa famille et Sebta, a travaillé pour plusieurs médias espagnols, comme la Razon et El Pueblo de Ceuta. En choisissant de publier l’interview dans Correo Diplomatico, son but était de faire « gagner en visibilité » sa publication. Une stratégie gagnante puisque les médias marocains en ont tous parlé.
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