Le bilan du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche (CSEFR) à propos des programmes d’éducation non formelle (ENF) est sévère. Dans un communiqué rédigé à l’issue de son assemblée générale tenue les 27 et 28 février, le Conseil estime que ces programmes, lancés en 1997, « sont l’une des expressions les plus saillantes des dysfonctionnements de l’école marocaine formelle : la non scolarisation, le décrochage, l’échec et l’abandon scolaires« . Alors que ces programmes devaient être temporaires, afin de permettre aux élèves non scolarisés de rattraper l’enseignement primaire, ils ont perduré et témoignent de « l’échec du système à généraliser l’enseignement« , affirme le Conseil tout en rappelant qu’ils « relèvent de la responsabilité de l’Etat« .
Etats des lieux
Dans son rapport, le CSEFR considère que « le rendement interne et externe de ces programmes d’éducation informelle est faible« . « Ils se sont transformés, au fil du temps, en un système d’éducation parallèle qui s’élargit et s’amplifie de plus en plus« , s’inquiète-t-il.
Le rapport énumère les difficultés et les défis de ces programmes, dont « le faible niveau des acquis scolaires chez les bénéficiaires et leur faible insertion dans l’éducation formelle et la formation professionnelle » en l’absence de passerelles efficaces. L’instance dirigée par Omar Azziman soulève aussi des problèmes de gouvernance et de financement de ces programmes sans donner plus de détail.
Une série de mesures
Pour le Conseil, l’ENF doit rester « un programme à caractère exceptionnel et ponctuel, à durée limitée dans le temps« . Pour cela, l’instance propose plusieurs leviers à activer. Le CSEFR propose notamment de confier l’exécution du programme d’ENF aux établissements scolaires formels. L’instance dirigée par Omar Azziman suggère également que les élèves de l’ENF bénéficient des programmes d’éducation formelle.
Le rapport du CSEFR appelle également à inciter les enseignants du primaire et du collège à « encadrer ces programmes de rattrapage, moyennant des motivations matérielles appropriées et une formation fonctionnelle complémentaire« . Afin de permettre une meilleure intégration des élèves issus de l’ENF dans l’école formelle, le Conseil propose de « développer un système d’évaluation pédagogique et d’examens, ainsi qu’un dispositif d’orientation et de suivi réguliers« .
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Coopération institutionelle
Un autre point soulevé est le développement d’une meilleure coopération institutionnelle, que ce soit avec les organismes et associations de l’éducation non formelle ou les associations de parents d’élèves. Le Conseil recommande de s’appuyer sur les collectivités territoriales, sur des partenariats avec des établissements privés mais aussi des entreprises. En offrant des stages, ces dernières peuvent, par exemple, permettre d’orienter les élèves vers une filière professionnelle.
Le Conseil explique aussi qu’il faudrait augmenter et diversifier les financements de ces programmes et de les « doter d’une enveloppe budgétaire annuelle« . « Il y a lieu également d’aligner le coût annuel par bénéficiaire de l’éducation non formelle sur les niveaux standards en vigueur dans l’enseignement obligatoire« , estime le Conseil. En 2011, le budget alloué à la direction de l’ENF était de 35,8 millions de dirhams.
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