Le temps est gris et pluvieux ce 12 février à Kenitra. Pourtant, plus de 300 personnes sont rassemblées devant le Complexe La Chimie pour participer au deuxième conseil régional Rabat-Salé-Kenitra du parti de l’Istiqlal. Une rencontre durant laquelle Hamid Chabat va exhorter les militants du parti de la balance à « être soudés » dans l’adversité, car le secrétaire général de l’Istiqlal est au cœur de plusieurs polémiques.
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D’un côté, Chabat a été vivement critiqué au sein de sa formation et par le conseiller royal Taieb Fassi-Fihri pour ses propos relatifs à la « marocanité » de la Mauritanie. De l’autre, l’Istiqlal fait l’objet d’une enquête réclamée par le ministère de l’Intérieur après la publication d’un article sur le site du parti de la balance dans lequel certaines « parties » qui ne sont pas nommées sont accusées de vouloir « attenter à l’intégrité physique » du zaïm de l’Istiqlal. La supposée fortune amassée par ce dernier depuis son accession au Conseil de la ville de Fès a récemment fait la une des médias, surtout depuis la publication d’une série d’articles signés Rachid Niny et publiés dans le quotidien Al Akhbar.
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C’est justement pour réagir à ces polémiques, et également montrer que le parti est « uni », que le secrétaire général de l’Istiqlal a invité une partie de la presse à cette réunion. Cette dernière avait pour but de préparer le congrès national du parti de la balance à l’issue duquel un nouveau bureau sera élu.
Ghellab, Baddou et Hjira dans le viseur
Le 9 février, la commission de discipline de l’Istiqlal excluait, pour une durée de 18 mois, trois membres du Comité exécutif du parti en la personne de Karim Ghellab, Yasmina Baddou et Taoufik Hjira. Une décision que l’ancien ministre des Transports, contacté par TelQuel.ma, avait dénoncée. Ghellab estimait en effet que la sentence de la commission n’avait « aucune valeur juridique et politique« . L’ancien président de la Chambre des représentants avait également critiqué une stratégie ayant pour but « d’écarter de potentiels adversaires » en vue du congrès national de l’Istiqlal.
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« Nous avons vécu un véritable calvaire avec ces trois-là. Cette décision date du 11 janvier 2016 suite à leur absence aux commémorations de la signature du Manifeste de l’indépendance. Ils ne participaient pas aux rencontres du parti« , affirme pour sa part Hamid Chabat. Le secrétaire général du parti de la balance insiste d’ailleurs sur le cas de Hjira, affirmant que ce dernier, qui était président du Conseil national du parti, « était absent depuis un an« . « Nous ne l’avons vu qu’après l’annonce des résultats des élections législatives« , poursuit le zaïm de l’Istiqlal.
En outre, Chabat reproche au trio Hjira-Ghellab-Baddou d’avoir cosigné avec 35 autres cadres de la formation à la balance, un communiqué dénonçant des déclarations « irresponsables » de leur secrétaire général au sujet de la Mauritanie. Un soutien vécu comme une volte-face par Hamid Chabat qui assure que les trois (ex?) responsables du parti étaient « véritablement impliqués et soutenaient » sa position sur la Mauritanie. Ce communiqué, critique envers sa personne, a eu selon Chabat « un impact sur l’entrée [potentielle] de l’Istiqlal au gouvernement ».
Attaque contre les « partis de l’administration »
Hamid Chabat n’a pas que les membres de son parti dans le viseur, puisqu’après avoir relaté l’historique de sa formation, le leader du parti s’en prend également aux « nouvelles personnes ayant à peine intégré le champ partisan au sein de partis de l’administration ». Parmi elles, Aziz Akhannouch qu’il accuse, nommément, d’avoir privé les populations les plus démunies d’une subvention gouvernementale. « Il a expressément ordonné au Chef du gouvernement de ne pas mettre en place cette subvention« , a certifié Chabat lors de son intervention devant la presse.
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Le leader de l’Istiqlal s’en est également pris au secrétaire général du PAM, Ilyas El Omari. Devant son auditoire, Chabat est encore une fois revenu sur la supposée tentative de « contournement » de la Constitution du leader du parti au tracteur qui aurait voulu former une majorité parlementaire avant la nomination de Abdelilah Benkirane en tant que Chef du gouvernement. « Nous avons refusé de nous joindre à lui, car son parti n’est pas arrivé en tête lors des élections », affirme Chabat qui doute au passage que la formation d’Ilyas Elomari ait « vraiment obtenu 102 sièges lors des dernières élections législatives« .
« Patience »
Au sujet des articles sur sa fortune parus dans le quotidien Al Akhbar, sans revenir sur la véracité des informations relayées par le journal dirigé par Rachid Niny, le secrétaire général de l’Istiqlal a profité de son intervention pour inviter « l’ensemble des secrétaires généraux à déclarer leurs biens ». Pour rappel, selon Al Akhbar, la famille Chabat serait à la tête d’un patrimoine estimé à 190 millions de dirhams depuis l’accession du secrétaire général de l’Istiqlal au Conseil de la ville de Fès.
Face aux multiples polémiques dont il a fait l’objet ces dernières semaines, Hamid Chabat affirme que son parti et lui « ont la tête haute et n’ont pas peur de sacrifier leur vie ». « Contrairement à d’autres partis, nous ne nous dirigeons pas vers notre fin« , se gargarise le zaïm de l’Istiqlal, qui dit faire « preuve de patience » face à ces polémiques. En ces temps troubles, Chabat assure qu’il « ne veut pas dévoiler aux grands jours de grosses affaires« .
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