La décision a été prise dans la soirée du 9 février. Taoufik Hjira, président du Conseil national de l’Istiqlal, Karim Ghellab et Yasmina Baddou, membres du comité exécutif du parti à la balance, sont suspendus pour une durée de 18 mois pour « violation des règlements du parti, nuisance à ses intérêts et manque de discipline« , annonce l’Istiqlal dans un communiqué. Fin décembre, les trois cadres du parti avaient fustigé dans la presse les propos de Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal sur la « marocanité » de la Mauritanie.
Contacté par Telquel.ma suite à la décision du Conseil de discipline, l’ancien président de la Chambre des représentants déclare « Je ne reconnais pas cette décision qui n’a aucune valeur juridique et politique« . Selon Ghellab, la commission d’arbitrage est « sous l’emprise de Hamid Chabat, ce qui signifie qu’elle est juge et partie à la fois« . L’ancien ministre des Transports estime que cette décision, prise quelque temps avant le congrès national de l’Istiqlal au mois de mars, est « une manière pour lui [Hamid Chabat, NDLR] d’écarter de potentiels adversaires« . « Nous sommes plusieurs à penser que cette personne est incapable de mener le parti« , affirme Ghellab. « La bataille continue » clame Ghellab, qui se présente comme un « candidat potentiel » à la succession de Hamid Chabat.
Fait marquant, le jour de la délibération Ahmed El Kadri, le président de la commission de discipline de l’Istiqlal, s’est retiré avant le début des débats. La raison? Il s’est dit « gêné d’assister aux débats, car son nom figurait dans un des documents de l’affaire« , indique le communiqué de l’Istiqlal.
Dans un communiqué conjoint publié le 30 décembre, 38 figures du parti à la balance dont M’hamed Boucetta et Abbas El Fassi, avaient pris leurs distances avec Chabat suite à ses propos sur la Mauritanie. Ils avaient notamment qualifié les déclarations de l’actuel patron de l’Istiqlal d' »irresponsables », insistant sur le fait qu’elles n’avaient « aucune relation avec [les] orientations et [les] principes » du parti. Pour ces 38 personnalités, Chabat a démontré à travers ses déclarations; « qu’il n’est ni qualifié, ni capable de poursuivre sa responsabilité à la tête du secrétariat général du parti de l’Istiqlal ».
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