Medhi Rouizem, 37 ans et Hicham Aachi, 22 ans, partiront sur leur catamaran début juin pour un périple long de près de 2 400 km. De Saidia à Dakhla en passant par Tanger, Mohammedia, Agadir et Laayoune les deux hommes longeront les côtes du Royaume pendant près d’un mois.
Avec ce projet, Medhi Rouizem, qui a fondé l’école de navigation Bautilus à Mohammedia en 2012 et compte déjà à son actif un tour du monde à voile, espère populariser les sports nautiques, encore trop peu développés au Maroc selon lui. « Les marocains sont des terriens. La mer est associée à quelque chose de dangereux ici. Contrairement à d’autre pays, on ne nous apprend pas à nager quand on est petits, donc les gens n’ont pas confiance« , explique-t-il.
C’est pourquoi à chacune des six étapes prévues, les deux jeunes hommes rencontreront des enfants des clubs nautiques locaux pour les sensibiliser aux sports de la mer. « Tout au long du voyage, un camion contenant du matériel nautique (paddle, canoë-kayak…) nous suivra. Avec ce matériel, et le bateau lui-même, on pourra initier les enfants à ces différentes pratiques sportives« , nous explique Medhi Rouizem.
A travers ce projet, il espère également sensibiliser au potentiel touristique de ces pratiques. « Il faudrait qu’il y ait plus de clubs nautiques et qu’ils soient davantage soutenus par le ministère du Tourisme« , soutient-il. S’il existe aujourd’hui quelques clubs nautiques dans les grandes stations touristiques comme Agadir et Tanger, ces derniers « vivotent, continue le skipper. Ils passent souvent inaperçus auprès des touristes, alors que je suis sûr qu’il seraient ravis de faire un petit tour sur la Marina à Rabat !« .
Ce tour du Maroc à voile, c’est aussi un défi car le bateau sur lequel vont embarquer les des deux acolytes n’est pas conçu pour ce type d’expédition. « C’est un hobie cat 18, un petit catamaran de sport de 5,50 m. Il est petit mais va très vite. A la base c’est plutôt pour naviguer la journée, il n’y a pas de cabine pour dormir dessus« , or le parcours prévoit parfois une ou deux nuits en mer, explique Medhi Rouizem. « On se relayera toutes les trois heures pour dormir. Dans le jargon on appelle ça des quarts de nuit« , continue-t-il.
Pour réaliser ce défi, Medhi Rouizem sera accompagné de son collègue et ami Hicham Aachi, moniteur à l’école nautique de Mohammedia. « Hicham est très bon. Il fait partie de cette génération prometteuse dont les talents ont été gâchés à cause du manque d’encadrement de cette pratique sportive au Maroc. Ils ne peuvent pas évoluer car ils ne sont pas suivis et ils finissent par tout abandonner et tomber dans la drogue par exemple« .
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