Pluie: Une bonne saison agricole se profile

Le ministère de l’Agriculture est optimiste sur la saison agricole à venir et appelle les agriculteurs à en profiter.

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Adieu sécheresse ! Les agriculteurs peuvent être rassurés. Alors qu’en 2015 pas une goutte de pluie n’était encore tombée sur les terres marocaines à la même période, ce mois de novembre 2016 a été beaucoup plus humide.

Au 28 novembre, le cumul pluviométrique moyen national s’est établi à 116,5 millimètres, ce qui représente une augmentation de près de 79 % par rapport à la saison précédente (65,1mm), précise le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime dans un communiqué. Des résultats qui rassurent, dans la mesure où seulement 15 % des terres cultivées sont irriguées par des barrages.

Ces trombes d’eaux tombées sur le pays ont permis de remplir de nouveau les réserves des barrages, qui sont estimées à 6,86 milliards de m3, pénalisées par la sécheresse de l’année dernière. Les barrages à usage agricole affichent aujourd’hui un taux de remplissage de 42 %, souligne le communiqué.

Coup de collier au secteur céréalier

Le ministère veut pousser les agriculteurs à profiter de ces conditions favorables pour accélérer l’ensemencement des champs en blé. Il note que les superficies emblavées à cette date s’élèvent à 1,44 million d’hectares et qu’une quantité de 1,04 million de quintaux de semences a été commercialisée sur une quantité disponible de 1,9 million.

L’année dernière, la production des trois principales céréales de la saison 2015-2016 était de 33,5 millions de quintaux, soit une baisse de 70 % par rapport à l’année d’avant. Un coup dur pour le PIB du pays, alors que les céréales représentent 70 % de l’activité agricole au Maroc. Le manque de pluie avait alors obligé en janvier le ministre de l’Économie et des finances à baisser les prévisions de PIB de 1,8 %.

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Hausse des autres secteurs agricoles

Outre la céréaliculture, l’arboriculture bénéficiera également des conditions climatiques. L’état des vergers est jugé bon, se félicite le ministère, qui s’attend à une année record pour les agrumes. La production devrait s’établir à 2,36 millions de tonnes, en hausse de 16 % par rapport à la campagne précédente, qui avait déjà été bonne. Les oliviers et les agrumes avaient permis à l’arboriculture de bondir de 15 %.

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Les cultures sucrières maintiennent la cadence initiée depuis le début de la campagne, notamment grâce aux retenues au niveau des barrages. Les superficies semées de betterave à sucre s’élèvent à cette date (soit en cours de campagne) à 50 000 hectares.

Pour l’instant, le ministère ne donne aucun chiffre sur les légumineuses d’automne, alors que l’année dernière elles avaient baissé de 40 à 60 %.

En début d’année, un programme de gestion du risque de déficit pluviométrique avait été lancé par le département de l’agriculture. Les effets négatifs des conditions climatiques sur le bétail a été contenu, assure le ministère, qui précise que dernier s’élève à près de 30 millions de têtes, effectif équivalent à l’année précédente.

Plan anti-sécheresse maintenu

S’il a plu en janvier dernier, ce n’était pas suffisant. Le ministère avait alors estimé en février que le déficit pluviométrique était de 63 %, plongeant le Maroc dans un grand état de sécheresse. Pour lutter contre ce phénomène, 5,5 millions de dirhams devraient être débloqués pour accompagner les agriculteurs sur le volet financier d’ici la fin de la campagne 2016-2017. L’enveloppe de crédit bancaire décaissé s’élève pour l’instant à 1,5 milliard de dirhams.

Le programme d’assurance continue de bénéficier d’une forte adhésion des agriculteurs, qui ont couvert 1,08 million d’hectares en cas de risques climatiques.

 

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