Pour exécuter le plan de lutte contre les effets du déficit  pluviométrique, le gouvernement a dédié une enveloppe de plus  de 5 milliards de dirhams, a annoncé le  ministère de l’Agriculture à l’issue d’une réunion, tenue le 29 janvier à Rabat. La rencontre s’est tenue en présence Chef du  gouvernement, des ministres de l’Intérieur, de  l’Économie, de  l’Énergie, de l’eau et de l’environnement.

« La mise en œuvre du plan nécessitera la mobilisation d’une enveloppe de 4,5 milliards en plus d’un potentiel d’indemnisation de 1,25 milliard par la compagnie  d’assurance » dans le cadre du produit multirisque climatique pour les cultures céréalières et printanières, a précisé le ministère.

Pour ce qui est du plan de lutte contre les effets de la sécheresse, il est déclinée en 3 axes d’intervention. Le premier axe qui concerne la sauvegarde du cheptel vise « l’approvisionnement en orge sur tout le territoire national, à un prix cible de 2 dirhams /kg, » précise le communiqué. « La distribution se fera à guichet ouvert via 72 centres relais de proximité »,  indique la même source, précisant que l’État prendra également en charge le  transport de l’orge subventionné depuis les centres relais.

1 million d’hectares couverts par l’assurance agricole

Le deuxième axe, qui porte sur la protection des ressources végétales, a pour but d’assurer l’irrigation des plantations sous régime pluvial avec une superficie ciblée de 93 000  hectares.

Une autre mesure consiste en la sécurisation des semences en céréales pour  la campagne prochaine, grâce à un stock disponible actuellement de 950 000  quintaux et une production prévisionnelle de 1 million de quintaux.

Cet axe comprend aussi des actions visant l’encouragement de la reconversion  aux cultures de printemps, « à travers la mobilisation de l’ensemble des  partenaires pour définir les programmes à mener et le concours du Crédit  Agricole du Maroc qui contribuera avec 1,5 milliard de dirhams »  à cette opération » note le ministère de l’Agriculture.

S’agissant des cultures végétales, le ministère a  précisé  que « l’assurance agricole jouera cette année un rôle important avec l’indemnisation des agriculteurs sinistrés,  souscripteurs aux polices d’assurance céréalière multirisques.»  L’assurance agricole a couvert cette année plus de 1 million d’hectares,  avec un capital garanti de plus de 1,1 milliard, relève la même source.

Déficit pluviométrique de 63%

En ce qui concerne le troisième axe qui est le maintien des équilibres dans  le monde rural, la priorité sera donnée à l’approvisionnement en eau potable  des populations dans les zones reculées.

La campagne agricole 2015-2016 est marquée, selon le ministère, par un  retard des précipitations depuis le mois de novembre ayant engendré un déficit  pluviométrique de 63 % par rapport à une année normale. L’impact de ce déficit se fait particulièrement ressentir sur les cultures  en zones bour où les semences en céréales représentent 62 % (3,2 millions  d’hectares semés) du programme retenu au titre de l’actuelle campagne agricole.

Le 28 janvier le roi Mohammed VI  s’était déjà entretenu  avec  le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et  le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch  dans le but de prendre les mesures nécessaires face au retard enregistré dans les précipitations et limiter ses effets sur l’activité agricole.