Un rapport de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), publié le 28 novembre, fait état d’un constat alarmant. En 2050, il faudra compter sur les ressources de 2,8 planètes pour satisfaire la croissance de la demande mondiale. Cette dernière pourrait, selon le rapport, progresser déjà de 33 % entre 2010 et 2030, pour l’énergie de 30 % et pour les aliments et de 41% pour l’eau.
Intitulé « Panorama du Maroc dans le monde: les enjeux planétaires de la biosphère », le rapport contient ces chiffres alarmants, en pointant la hausse de la population et de l’intensification des activités humaines, conjuguées à une baisse du volume d’eau qui « pourrait atteindre 66% à l’horizon 2050.» « La planète va accueillir près de 2 milliards d’êtres humains supplémentaires au cours de la 1ère moitié du XXIe siècle », indique notamment l’Institut. Et d’expliquer: « L’agriculture mondiale devra, donc, contribuer non seulement à sortir de la sous-alimentation les 785 millions de personnes qui en souffrent aujourd’hui et de la malnutrition quelques 1,2 milliard de personnes, mais aussi assurer les besoins alimentaires de 2 milliards à venir. »
La biodiversité, elle aussi condamnée ?
Les perspectives de changements cruciaux, relevées par le rapport, pointent également une perte de « 10 % de la biodiversité mondiale par rapport à 2014, notamment en Asie, en Europe et en Afrique centrale, ainsi qu’une diminution de 289 millions d’hectares de surfaces de forêts tropicales, soit l’équivalent de la surface de l’Inde. » La destruction des écosystèmes aquatiques, tels que nous les connaissons, pourrait se poursuivre, prévient par ailleurs l’IRES, en signalant que l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud, seraient parmi les régions les plus affectées. La forêt primaire du bassin du Congo et 40% de la forêt amazonienne pourraient disparaître d’ici 2050. Quant à la quantité de plastique présent dans les océans, elle serait « multipliée par 5 entre 2014 et 2050 », selon l’IRES.
Ne se voulant pas entièrement alarmiste, l’Institut reprend les mots de la Fondation Ellen McArthur sur ces changements notables de la planète à venir : « bien au-delà de la lutte contre la dégradation multiforme de la biosphère, c’est tout un monde nouveau qui émerge de milliers d’initiatives (…) pour préserver les générations futures » Et de conclure : « C’est une formidable chance. Car la lutte contre le changement climatique requiert non seulement une réorientation des sociétés vers un modèle économique acceptable pour l’environnement, mais elle ouvre aussi la voie à une transformation sociale radicale, transformation qui pourrait mener à un monde meilleur, plus sain et plus équitable.»
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