Casablanca-Marrakech coûte 12 dirhams de CO2 en avion. La même distance fait 36 dirhams en train. C’est ce qu’estime le calculateur de dioxyde de carbone de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’Environnement, lorsqu’il a converti les émissions de gaz en contribution financière.
Sur la plate-forme du calculateur mis en place depuis 2011, l’usager doit d’abord sélectionner le mode de transport qu’il utilise : train, voiture, avion et moto. Pour la voiture, l’algorithme fait un calcul différent en fonction du diesel, de l’essence et de la puissance CV. Pour la moto, tout dépend si elle est supérieure ou inférieure à 125m3. En avion, il est même possible de préciser si l’on fait une escale. Mais, quelque soit le transport, l’émission de CO2 est toujours calculée en fonction du nombre de kilomètres parcourus.
Par exemple, un Paris-Casablanca en avion coûte 113 dirhams, car l’algorithme considère qu’un voyageur en classe économique, sur un vol sans escale, va émettre 0,57 tonne de CO2. C’est beaucoup plus cher quand on décolle outre-Atlantique : chaque personne venue de New York pour la COP22 a essaimé 3,01 tonnes de CO2 et pourrait alors reverser 602 dirhams pour l’un des projets.
Parcourir en train les 323 kilomètres qui séparent Rabat de Marrakech équivaut à 49 dirhams pour 0,25 tonne de carbone émise. Plus de deux fois plus que si l’on fait le trajet avec une voiture diesel (22 dirhams pour 0,11 tonne de CO2). Mais attention, si la voiture fonctionne à l’essence, il est plus écologique de prendre le train car elle dépense 0,32 tonne de carbone, estimé à 65 dirhams.
Reverser sa contribution à des projets écolo
C’est à partir de tous ces paramètres que le calculateur fait un bilan de la quantité de gaz essaimé et le convertit en dirham, sur une base de 200 dirhams par tonne de CO2 essaimé. « Nombreux sont ceux qui accèdent au calculateur CO2 mais peu compensent leurs émissions » admet la Fondation de Mohamed VI pour l’Environnement à TelQuel.ma. « Il est à noter que l’outil de calcul CO2 a été développé par la Fondation à des fins pédagogiques et de sensibilisation à l’impact d’un voyageur sur le climat et de l’éventualité d’une taxation des émissions CO2 dans l’avenir » se justifie-t-on à la Fondation.
La somme calculée est ensuite reversée à l’un des quatre projets écologiques sélectionnés par la Fondation. Le client a donc le choix entre l’électrification solaire dans des écoles rurales, la plantation de 12 000 arbres et palmiers, sensibiliser l’éducation à l’environnement dans 230 écoles ou encore développer une méthode de diagnostic des émissions de gaz à effet de serre. Il ne reste plus qu’à agir.
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