« Le roi Mohammed VI mènera d’importantes activités sociales au profit des populations » écrit l’agence de presse sénégalaise. « Afin de marquer les esprits, le traditionnel discours du roi sur la Marche verte (41e anniversaire) du 6 novembre a été déplacé à Dakar » écrit le Quotidien. Et d’ajouter : « En débarquant hier soir [dimanche 6 novembre] à Dakar, le roi Mohammed VI indique à son pays une nouvelle voie menant à la diplomatie de développement. »
Pour DakarPoste, « l’impératif de cette visite obéit aux nouvelles orientations de la politique étrangère du Maroc » qui vise à donner « une impulsion nouvelle et forte à la coopération bilatérale. » Il s’agit de mettre l’accent sur des activités à même de booster, de donner des résultats les plus tangibles et les plus durables, « notamment de l’action du Maroc envers son premier partenaire économique Africain que représente le Sénégal. »
Relations économiques raffermies mais encore déséquilibrées
Plusieurs quotidiens sénégalais ont titré sur les relations économiques asymétriques entre Rabat et Dakar. Le courant d’échanges n’est pas équilibré même si le Maroc joue un rôle prépondérant dans le développement de ses principales activités.
Le site d’information Senego rappelle que le roi Mohammed VI « vient d’effectuer sa troisième visite au Sénégal en moins de quatre ans. » Interrogé par le même portail, le docteur en sciences politiques sénégalais Serigne Saliou ne mâche pas ses mots : « Les relations ne sont pas très bénéfiques [pour le Sénégal]. C’est le Maroc qui finance, c’est le Maroc qui tient la commande, qui fixe et qui oriente le marché. Le roi du Maroc quand il vient au Sénégal, il débarque avec plusieurs chefs d’entreprises et Macky Sall, quand il part au Maroc avec des chefs d’entreprises c’est pour faire du tourisme. » Et d’ajouter : « Tous les secteurs névralgiques de l’économie sénégalaise sont dans les mains des Marocains. Les secteurs comme les banques, les assurances, la médecine, la pharmacie et même le domaine du bâtiment. »
D’un autre côté, le site Seneweb s’interroge : « Qu’est-ce qui explique ce penchant de Mohammed VI pour le Sénégal où il effectue sa huitième visite en tant que Roi du Maroc ? » La question, affirme le site, est « une ritournelle très connue des observateurs de l’axe Dakar-Rabat » et que « la balance des relations économiques est largement favorable au Maroc. »
Cette dépendance structurelle et financière du Sénégal, très marquée vis-à-vis du Maroc, est mise en exergue : « Le partenariat économique sud-sud qui en découle est totalement déséquilibré en faveur du royaume chérifien », note Walfquotidien, désignant le Sénégal comme « grand perdant de sa coopération avec le Maroc ».
Accueil chaleureux, accords et ancrage africains
Le Soleil, quotidien d’information détenu par l’État sénégalais, titre sur la visite d’amitié et de travail du roi du Maroc et parle d’« accueil populaire pour Mohammed VI ». « Deux accords économiques seront signés. Douze embarcations seront remises au ministère de la Pêche », informe la même source.
« Sénégal-Maroc-Mohammed VI au pays conquis », titre Le Témoin qui fait état d’une coopération à sens unique car, les Marocains « contrôlent d’importants secteurs de l’économie nationale. »
Interrogé par le site leral.net à propos de la visite du souverain, le journaliste et analyste politique, Babacar Justin Ndiaye a affirmé que « Dakar est une place forte de la stabilité africaine (…) Puisque le Maroc amorce son retour vers l’instance continentale que constitue l’Union africaine, je crois que Dakar, est la porte d’entrée la plus indiquée. » Il précise toutefois être « pour l’amitié avec le Maroc, mais le Sénégal ne peut pas et ne doit pas être le satellite du Maroc ».
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