Mohamed Tozy : "Sans majorité, le PJD devra passer le témoin"

Le politologue Mohamed Tozy revient sur les résultats des élections législatives. Pour lui la victoire du PJD n'est pas une surprise, mais elle ne sera complète que si le parti arrive à constituer une majorité.

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Quelle est votre lecture des résultats des élections ? La victoire du PJD était-elle prévisible ?

Oui, c’était prévisible. Il y a plusieurs facteurs : d’abord, l’organisation du PJD comme machine électorale, ce qui est très important. Puis, dans une élection moderne, il y a 20% d’idéologie, 30% d’ingénierie électorale et le reste c’est les moyens. Le PJD a les trois, avec une machine bien rodée et un leader qui fait le plein. Il ne faut pas oublier que c’est une victoire du parti, mais aussi de Benkirane, qui a porté à lui seul la campagne en éclipsant tous les autres. On a vu les conditions dans lesquelles se sont déroulés la campagne électorale et le scrutin, il y avait beaucoup d’appréhension, la crainte de dérapages ou d’incidents de nature à décrédibiliser le processus. Mais les résultats sont normaux, sans protestation hors normes.

Le pari actuel du PJD est de constituer une majorité. S’il n’y arrive pas, quels sont les scénarios envisageables ?

Il a besoin de quatre partis pour former une majorité. Et tous les scénarios sont possibles. La Constitution limite les options dans la mesure où le roi doit désigner le Chef du gouvernement au sein du parti arrivé en tête. Alors, si le PJD n’arrive pas à constituer une majorité dans les délais, il lui faudra passer le témoin au parti arrivé deuxième. La décision revient au chef de l’État avec le Conseil constitutionnel, et c’est une option qui doit être construite et expliquée pédagogiquement. La Constitution est muette à ce sujet, mais elle ne l’interdit pas explicitement. Dans l’esprit de la Constitution, il faut constituer une majorité, c’est le principe, le reste est secondaire. C’est une option que les acteurs politiques peuvent donc envisager. Mais est-elle recevable politiquement ? Si cette décision est prise, elle pourrait confirmer certaines rumeurs. Surtout qu’il n’est pas possible d’organiser de nouvelles élections, car leur coût est élevé.

Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le numéro 734 de TelQuel en kisoques jusqu’au 13 octobre.

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