L’hôtel El Minzah est en mauvaise posture. Suite au déclassement de cet emblématique établissement tangérois, qui est passé de cinq à trois étoiles, le secteur du tourisme est sur le qui-vive. D’autant que les rumeurs concernant ce déclassement ont toutes un point en commun : la présence du roi Mohammed VI à Tanger. « Ce n’est qu’une pure coïncidence » nous affirme, sans plus de précisions, une source autorisée au sein du ministère du Tourisme. Au-delà de la supposée influence royale, il semblerait que l’hôtel El Minzah ne respecte pas les normes d’hygiène et de sécurité. « La propreté et l’hygiène de l’établissement étaient en deçà du minimum requis. La commission d’inspection a constaté la présence de denrées alimentaires périmées dans les frigos de l’hôtel » nous confie notre source au sein du ministère de tutelle.

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Selon nos informations, l’hôtel a reçu plusieurs avertissements durant cet été suite à d’autres inspections et s’était vu accorder un délai pour remédier à ses différents manquements. « Lors de la dernière mission, la commission a constaté que la situation de l’établissement s’était fortement dégradée par rapport aux précédentes visites » nous confie notre source. « El Minzah est un établissement vétuste qui ne correspondait pas au nombre d’étoiles qu’il avait », commente, pour sa part, un professionnel du secteur. Contacté par Telquel.ma, les responsables de l’hôtel El Minzah sont restés injoignables malgré nos multiples relances.

Effort de crédibilité

Cette sanction à l’encontre de l’hôtel El Minzah prend d’autant plus de sens lorsque l’on sait que la loi 80-14 relative au statut des établissements touristiques est entrée en vigueur cet été. Ce texte remet de l’ordre dans le secteur hôtelier en révisant les critères de classement et fixant un cadre d’inspection et de contrôle plus strictes. par exemple, si les règles d’hygiène et de sécurité appliqués aux établissements ne sont pas respectés, un délai de 15 jours seulement est accordé pour se conformer au normes, sinon c’est la fermeture assurée. Selon nos interlocuteurs, cette sortie médiatique remarquée du ministère du Tourisme a pour objectif d’envoyer un message à tout le secteur.

« On a passé une nouvelle loi, il faut bien la crédibiliser. On ne peut pas passer un nouveau texte très sévère sur les normes de sécurité et d’hygiène et passer sous silence des cas comme l’hôtel El Minzah », commente un fin connaisseur du secteur. El Minzah est un hôtel emblématique de la ville de Tanger. Cette image prêtait à confusion, car les gens considéraient que de par son positionnement et sa fréquentation, l’hôtel était de facto conforme aux normes. « Or, tous les hôtels, aussi emblématiques soient-ils, aussi historiques soient-ils, ne sont pas exempts du respect de la loi », commente une source ministérielle qui ajoute que la commission a fait son travail en toute transparence.

Selon nos informations, dans la région du nord neuf unités hôtelières ont été contrôlées. « Certains s’en sont sortis avec des avertissements, d’autres avec des délais pour se conformer à la loi », nous affirme-t-on au niveau du ministère du tourisme. Les contrôles ont également touché d’autres villes où plusieurs hôtels ont perdu des étoiles au cours de l’année 2016. C’est le cas d’un grand hôtel à Rabat qui a été déclassé de 5* à 4*. À Casablanca, trois hôtels initialement 4* ont été déclassés à 3*. Idem à Agadir. « Depuis six mois, la commission fait un focus particulier sur la ville de Marrakech et multiplie les contrôles qui se sont accentués en préparation à la COP22 », nous confie une source ministérielle. Suite à ces missions, un établissement Marrakchi classé 5* luxe a été dégradé à 5* standard.