Le Haut-commissariat au plan (HCP) a recensé un peu plus de 25 000 nomades au premier septembre 2014, apprend-t-on dans une note récemment publiée. Ils étaient un peu plus de 68 500 en 2004, soit une baisse de 63 % en dix ans. Ces personnes représentent aujourd’hui une infime partie de la population marocaine : 7 pour 1 000 habitants.
Quatre enfants par femme
D’après ces observations, le HCP estime que « les caractéristiques démographiques et socio-économiques de la population nomade s’approchent de plus en plus de la moyenne nationale, mais accusent encore un retard dans le domaine de l’éducation ». Il est vrai que, progressivement, les indicateurs convergent. Il n’en demeure pas moins qu’il y a une multitude de différences entre nomades et sédentaires. Par exemple, le ménage nomade moyen est constitué de 6,2 personnes, contre 4,6 au niveau national. C’est que les nomades ont plus d’enfants que les autres femmes : 4 contre 2,2 enfants au niveau national. Il s’agit ainsi d’une population plus jeune : 36 % des nomades ont moins de 15 ans, contre 28 % parmi la population totale.
Néanmoins, contrairement à la tendance nationale, les femmes se marient à un âge moins jeune qu’avant, au point qu’aujourd’hui, elles se marient légèrement plus âgées que les autres femmes du royaume. L’âge moyen au premier mariage des femmes nomades était de 23,2 ans en 2004 alors qu’il était de 26,1 ans en 2014. Au niveau national, l’âge du premier mariage pour la femme était de 26,3 ans en 2004 et de 25,8 ans en 2014, d’après le dernier recensement.
9 femmes sur 10 sont analphabètes
Les nomades (dont près des deux tiers évoluent dans la région du Draa-Tafilalet) sont plus actifs que le reste de la population : 57 % contre 48 % dans la population marocaine totale. À regarder plus en détail, ce sont surtout les hommes qui tirent ce taux vers le haut puisqu’ils sont 88 % à avoir une activité contre seulement 23 % chez les femmes.
Mais la grande différence réside, il est vrai, dans l’éducation, du fait de leur mode de vie. Le taux de scolarisation des enfants de 7 à 12 ans est de 31 % (contre 95 % au niveau national, d’après les chiffres du HCP). Pour les filles, le chiffre est encore plus bas : elles ne sont que 24 % à aller à l’école.
Le niveau d’éducation de la population nomade demeure ainsi très faible, 84% des personnes n’ont aucun niveau d’instruction (un chiffre plus élevé que celui des enfants scolarisés, ce qui est présage alors d’une évolution positive). Par conséquent, 82 % des personnes sont analphabètes (dont 90 % des femmes).
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