Au milieu d’une vive polémique concernant l’importation de 2 500 tonnes de déchets, Hakima Elhaité a organisé lundi 11 juillet une conférence de presse pour s’expliquer. « Le ministère tient à préciser que les produits importés de la province de Pescara, au nord de l’Italie, ne sont pas des déchets au sens classique du terme, mais des RDF (Refuse derived fuel), combustibles solides de récupération », affirme le communiqué du ministère.
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Un argument déjà utilisé dans le communiqué de presse diffusé le 30 juin par le département de l’Environnement, mais la ministre espère montrer patte blanche. « Cette opération de mouvement transfrontalier n’est pas la première du genre », explique Hakima Elhaité, qui précise : « Le Maroc importe en moyenne 450 000 tonnes par an de produits de recyclage des déchets ».Ces opérations s’effectuent sous la convention de Bâle autorisant le transfert des déchets banals et interdisant le transfert des déchets dangereux des pays développés vers le pays en développement.
Pour rassurer l’opinion publique, la ministre harakie précise que l’importation des RDF de la région de Pescara « s’est effectuée conformément aux dispositions de la loi », qui autorise « l’importation de ce type de déchets non dangereux en vue de leur recyclage ou leur valorisation ». « À ce propos, les RDF importés ont été soumis à des analyses de leurs compositions par un laboratoire international agréé, et ce avant et après leur arrivée », poursuit-elle. Les résultats des premières analyses ont été obtenus, et montrent que les déchets ne sont pas dangereux, affirme la ministre. La deuxième salve d’analyses est, elle, en cours de réalisation. Dans le cas où ces dernières analyses se révéleraient non-conformes (…) l’autorisation d’incinération ne sera pas donnée au cimentier, en l’occurrence Lafarge.
Contre-attaque
En réaction à l’ampleur qu’a prise la polémique, qu’elle juge « infondée », la ministre de l’Environnement a aussi annoncé porter plainte contre Mohamed Tarek Sbai, président de l’Association marocaine de défense des deniers publics. La raison ? « Il m’a accusée d’avoir autorisé l’importation des déchets à travers une transaction financière », nous répond la ministre. « Je poursuivrai aussi tous les sites d’information qui ont relayé cette rumeur », ajoute-t-elle, précisant qu’elle a eu l’accord du chef du gouvernement et que le dossier a été envoyé au ministre de la Justice Mustapha Ramid. Autre nouveauté : le ministère de l’Intérieur a aussi décidé de diligenter une enquête. « Après la conférence de presse, je rencontre le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur pour leur en faire part. Il faut que la lumière soit faite sur l’affaire », conclut-elle.
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