M’dina Bus s’explique à son tour sur les raisons du blocage du projet de billet unique entre les trams et les bus à Casablanca, et pourquoi le projet tarde autant à voir le jour. Le conseil de la ville avait indiqué à Telquel.ma que le blocage est dû à un problème contractuel entre la ville de Casablanca et M’dina Bus. « Avec M’dina Bus, nous avons un contrat à risque et péril, c’est-à-dire à risque industriel et à risque commercial. Mais le souci pour M’dina Bus est d’éviter que le projet d’interopérabilité n’affecte ses résultats financiers. Malheureusement, M’dina Bus a rejeté notre proposition », nous avait expliqué Mohamed Bourrahim, cinquième vice-président de conseil de la ville chargé de la mobilité et du transport.
Ce dernier avait également indiqué avoir pourtant « proposé un ticket interopérable à huit dirhams » sur lequel M’dina Bus « ne perd rien et garde le même tarif, c’est-à-dire quatre dirhams ».
Mais pour M’dina Bus, le problème qui se pose concerne la garantie des recettes de M’dina Bus et le souci de continuité de ses services. « Si le ticket unique est fixé à 8 dirhams et que M’dina Bus ne perd pas théoriquement en termes du prix du ticket (4 dirhams), les citoyens qui ont l’habitude d’emprunter les bus (parce que le ticket du bus est moins cher que celui du tram), se retrouveront à privilégier le tramway pour effectuer le même trajet. Et ce puisque le tarif du tram sera le même que celui du bus, c’est-à-dire 4 dirhams » nous explique Moulay Youssef El Ouedghriri Idrissi, le directeur du capital humain de M’dina Bus. Une situation qui, selon lui, « va aggraver le déficit de M’dina Bus qui est déjà structurellement déficitaire et risque d’entraver la continuité des services de la société. »
Ce dernier explique que la société M’dina bus a indiqué aux autorités de la ville « être d’accord » sur le principe du billet unique à 8 dirhams. « Mais nous leur avons demandé de garantir au moins le niveau de recettes de M’dina bus sur la base de celle des années précédentes, en attendant que le comité de suivi et la révision du contrat pour garantir l’équilibre financier soit achevé ».
Cette garantie réclamée par la société de gestion de transport public suppose donc le versement des subventions de la ville si les recettes de M’dina bus, après le lancement du ticket unique bus-tram, n’atteignent pas le niveau de celles des années précédentes.
« C’est toujours en cours de négociation et c’est le principal point qui bloque. Si l’on s’aventure à lancer le ticket unique sans garantie, il se pourrait que M’dina bus arrête ses services dès les premiers mois, puisqu’on vit au jour le jour avec les recettes », prévient Moulay Youssef El Ouedghriri Idrissi. Et de préciser : « M’dina bus milite pour avoir le même contrat signé entre la ville et Casa transport, un accord qui comporte un risque industriel mais sans risque commercial. »
L’autre point qui bloque les négociations, c’est le payement de ce que la ville doit à M’dina Bus. Selon la société, les pertes cumulées par M’dina Bus depuis 2004 à cause du non-respect des engagements du conseil de la ville se chiffrent à deux milliards de dirhams.
Pour résoudre le problème, M’dina bus se dit « ouvert à tous les scénarios. Il peut être sous forme de subventions, ou une extension de contrat avec une subvention adaptée », nous indique le responsable de M’dina Bus.
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