Casablanca : Le billet unique tram-bus bloqué à cause du prix

Le projet d'interopérabilité, qui devrait permettre aux Casablancais de pouvoir prendre le bus et le tram avec un seul titre de transport, peine à voir le jour. Le projet se heurte à un problème contractuel entre la ville de Casablanca et M'dina Bus.

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Annoncé depuis plus de deux ans, le projet d’intermodalité bus/tramway à Casablanca n’est toujours pas mis en place. Si, techniquement, les opérateurs M’dina bus et Casa Transport se disent prêts depuis fin 2013, les Casablancais doivent encore patienter pour pouvoir s’offrir les billets uniques.

« Depuis décembre 2013, M’dina bus est techniquement prêt en ce qui concerne le déploiement de l’intermodalité entre les transports », nous lance d’emblée Moulay Youssef El Ouedghriri Idrissi, le directeur du capital humain de M’dina Bus. La société de transport a, en effet, bénéficié d’un budget de 50 millions de dirhams pour équiper plus de 800 bus de pupitres-valideurs ainsi qu’au déploiement, sur l’ensemble du réseau commercial, du matériel pour la création et la recharge de cartes à puce. La compagnie a également émis de nouvelles cartes d’abonnement, qui peuvent également être utilisées au niveau du tramway une fois le système mis en place.

« Nous n’attendons que le conseil de la ville qui doit décider du prix du ticket, leur répartition entre le tram et le bus et naturellement celui qui doit subventionner le déficit une fois le projet mis en place. Le prix du ticket dans le cadre de l’interopérabilité bus tram doit obligatoirement être plus bas que le prix actuel des tickets », explique le responsable de M’dina Bus ajoutant qu’une fois ces décisions prises « nous n’aurons besoin que de 24 ou 48 heures pour activer le service ».

Même son de cloche du côté de Casa Transport, la société qui est chargée de l’exploitation du tramway de la métropole. Selon Youssef Draiss son directeur « la mise en place d’une billettique intégrée » a été finalisée en 2013.

Le contrat avec Mdina Bus ne passe pas

Du côté des autorités de la ville, le problème se situe plutôt au niveau des contrats signés entre la ville et les opérateurs. « Le problème, c’est que nous avons deux modèles de contrat. L’un avec Casa tramway, qui comporte un risque industriel mais sans risque commercial puisque ce dernier sera supporté par la commune. En revanche, avec M’dina Bus, nous avons un contrat à risque et péril, c’est-à-dire à risque industriel et à risque commercial. Le souci pour M’dina Bus est d’éviter que le projet d’interopérabilité n’affecte pas ses résultats financiers » nous renseigne Mohamed Bourrahim, cinquième vice-président de conseil de la ville chargé de la mobilité et du transport.

Une proposition de contrat qui ne sied pas cependant à M’dina Bus. « Malheureusement, M’dina bus a rejeté notre proposition. C’est pour ça que le projet n’est pas encore lancé », indique le responsable de la ville. Ce dernier assure avoir pourtant « proposé un ticket interopérable à huit dirhams » sur lequel M’dina bus « ne perd rien et garde le même tarif, c’est-à-dire quatre dirhams » alors que Casa tramway, à qui revient les quatre dirhams restants, « perd deux dirhams puisque le ticket de tram est actuellement vendu à 6 dirhams ». Selon Mohamed Bourrahim, des discussions sont en cours pour trouver des solutions.

L’interopérabilité étendue aux parkings

La ville compte par ailleurs, étendre le projet d’intermodalité entre le bus et le tramway, aux parkings. « Notre projet est de permettre au citoyen d’avoir un seul ticket pour tous les moyens de transport. Un service auquel nous pensons également ajouter l’accès aux parkings relais gérés par la ville » nous annonce le vice-président du conseil de la ville de Casablanca.

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