Vive altercation entre le Maroc et le Venezuela à l'ONU au sujet du Sahara

Lors d'une discussion à l'ONU, l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, a eu une altercation animée avec son homologue vénézuélien concernant la présence du Polisario à la table des discussions.

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Omar Hilale et Rafael Ramírez, respectivement représentants du Maroc et du Venezuela à l’ONU, ont eu un vif accrochage lors d’une discussion sur la situation du Sahara, organisée le 14 juin par le Comité spécial de la décolonisation des Nations Unies, rapporte l’Agence espagnole EFE.

À l’origine du différend, « des questions de procédure parmi lesquelles le refus du Maroc d’accepter que le Polisario parle au nom du “peuple du Sahara occidental” et la décision du comité, présidé par le Venezuela, d’en faire le représentant local de Laâyoune », a relayé l’agence espagnole.

Devant l’insistance de l’ambassadeur marocain qui n’a pas permis l’intervention d’un représentant du Polisario, l’ambassadeur vénézuélien a finalement décidé de suspendre la réunion qui avait déjà été reportée un jour avant, sur demande du Maroc.

L’ambassadeur vénézuélien Rafael Ramírez a accusé l’ambassadeur du Maroc, Omar Hilale, de chercher à « saboter » la réunion et d’essayer de « changer les règles » en voulant « imposer son point de vue au comité ». Omar  Hilale a, de son côté, estimé que le représentant du Venezuela veut faire à l’ONU «ce qui se fait à Caracas ( la capitale du Venezuela) ». « Le Venezuela applique des règles dictatoriales comme le fait son président », a déclaré l’ambassadeur du Maroc, qui considère que M. Ramírez « a une position idéologique » sur la question du Sahara et va « à l’encontre des règles du comité ».

Le Maroc, « moins indiqué pour parler de droits de l’homme »

La réponse de l’ambassadeur latino-américain ne s’est pas fait attendre. Il a, à son tour, qualifié l’attitude ambassadeur du Maroc  de « honteuse ». Et d’ajouter : « c’est une expression de son mépris pour les règles diplomatiques et multilatérales. » Pour lui, Hilale a montré une « attitude tout à fait en dehors de la légalité ».

En réponse aux critiques sur les « règles dictatoriales » de son gouvernement, Ramírez a déclaré que « le Maroc est le moins indiqué pour parler de droits de l’homme et de violation des procédures démocratiques ». Il va même  plus loin  affirmant que l’« agressivité » du Maroc provient du soutien qu’il reçoit de certains pouvoirs du Conseil de sécurité, y compris la France.

Cette altercation intervient dans un contexte tendu entre Rabat et le secrétaire général de l’ONU, suite à la décision marocaine d’expulser une grande partie du personnel civil de la Minurso, la mission de l’ONU au Sahara, et après les déclarations de Ban Ki-moon qui avait qualifié la présence du Maroc d’« occupation », suscitant l’ire du Maroc.

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Lors des discussions au sein du Conseil de sécurité sur cette situation délicate, le Venezuela s’est toujours montré hostile au Maroc en apportant son soutien au Polisario.

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