Le bilan controversé de Ban Ki-moon à la tête de l'ONU

The Economist est revenu sur le bilan de Ban Ki-moon, l'un des pires secrétaires généraux qu'ait connu l'ONU, selon le magazine britannique.

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L’heure du bilan est venue pour le coréen Ban Ki-moon, à la tête de l’ONU depuis 2007, qui achève son second mandat à la fin de l’année. Dans un article sans concessions,  l’hebdomadaire The Economist juge le successeur de Kofi Annan (en poste de 1997 à 2006) comme l’un des pires chefs de l’organisation de l’histoire.

En cause, son défaut criant d’éloquence, son attachement au protocole ainsi que son manque de spontanéité et de profondeur. Le magazine britannique cite en exemple sa récente déclaration concernant le Sahara, lorsqu’il avait qualifié la présence marocaine dans les provinces du Sud d’« occupation ». Une couac diplomatique qui aurait « donné une excuse aux Marocains pour expulser le personnel onusien (…) sur place. »

Mais surtout, explique le magazine, Ban Ki-moon incarne la défaite de l’ONU : l’impossibilité pour les membres permanents – Etats-Unis, Angleterre, Chine, France et Russie – d’élire un représentant fort et capable d’action. Chacun d’entre eux souhaitant un candidat ne leur causant aucun problème dans leur domaine d’intérêt respectif.

The Economist nuance cependant cette analyse. Si le secrétaire général actuel n’a eu que peu d’impact sur les affaires internationales, c’est avant tout à cause d’un contexte géopolitique difficile, le retour à la « guerre froide » laissant peu de place à la gouvernance mondiale. En outre, Ban Ki-moon a le mérite d’avoir établi de nouveaux objectifs à l’échelle mondiale – les 17 objectifs de développement durable (ODD) approuvés par tous les pays membres en septembre 2015 –  et d’avoir coordonné avec succès l’Accord de Paris sur le climat, à l’issue de la COP21.

Quant au prochain secrétaire général que le Conseil de sécurité doit élire début 2017, les observateurs onusiens misent sur un consensus autour d’une femme originaire d’un pays de l’Europe l’Est. Dans tous les cas, peu de changements sont à espérer. Il s’agira, une fois de plus, de déterminer le candidat qui représente le plus petit dénominateur commun entre les grandes puissances.

 

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