Un rapport de la Commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants relatif au contrôle des financements des associations sera présenté prochainement aux parlementaires de cette même commission, selon nos sources.
Le document, dont Telquel.ma détient copie, revient sur la question des financements dont bénéficient les associations. Il intervient deux années après un débat sur les aides étrangères qui a suscité la polémique au Parlement en 2014.
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Dans son rapport, la commission a constaté «plusieurs défaillances chez les associations marocaines qui limitent l’instauration d’un contrôle réel dans le versement des subventions et son impact sur le citoyen.»
«La plupart des associations ne disposent pas d’un système de comptabilité classique de dépenses et de recettes, ce qui ne permet pas de contrôler les sommes dépensées et reçues», note le rapport. De même, les communes et les bailleurs de fonds n’obligent pas les associations à déclarer leurs subventions ainsi que leurs modes de gestion. La commission accuse également les communes de ne pas faire de suivi concernant les subventions accordées aux associations.
La commission indique, également, que moins de «20% des associations bénéficient de 80% des subventions provenant des institutions publiques marocaines» et que «95% des associations ne présentent aucun audit précis des comptes une fois qu’elle reçoit les subventions.»
Concernant les fonds étrangers que perçoivent les associations, le rapport révèle «qu’entre 2006 et 2014, 962 associations ont reçu 1.252.508.047,66 dirhams ». « Le nombre des déclarations des associations reçues par le secrétariat général du gouvernement au cours de la même période est de 4 018», énonce-t-il.
Le financement des associations suscite la polémique depuis deux années. En 2014, le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad avait pointé du doigt —sans la nommer— l’Association marocaine de droits humains (AMDH), accusée de recevoir «6 millions de dirhams de l’étranger annuellement sans présenter de documents justificatifs et détaillés sur ces financements» . L’association, pour sa part, s’était défendue de ces accusations.
Au même titre, le secrétaire général du gouvernement Driss Dahak avait déclaré la même année «qu’il faut davantage contrôler les subventions que reçoivent les associations de l’étranger». Et de préciser que celles-ci «doivent prévenir le secrétariat général du gouvernement et lui présenter un rapport incluant toutes les sommes reçues.»
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