Du 7 au 18 novembre 2016, la ville de Marrakech accueillera la 22e Conférence de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 22) . Le chantier du village qui accueillera l’événement est avancé, à en croire l’organisation qui a annoncé il y a une semaine les débuts des travaux à Bab Ighli, dans la ville ocre. Réalisé à 60% par des entreprises marocaines, il sera livré précisément le 14 octobre prochain. «La première phase durera 7 semaines, suivie de 7 semaines d’exploitation. 10 semaines seront nécessaires au démontage de la structure », conclut l’organisation.
Abdeladim Lhafi, Commissaire de la COP 22, cité par le magazine Challenge, a expliqué que l’organisation a réuni des fonds financiers compris entre 800 et 900 millions de dirhams. « Ce ne sont que des estimations, car il y a le coût en valeur absolue. Et, il y a aussi tout ce qui peut être généré par l’allocation des espaces, les contributions etc.» précise-t-il. Le site consacré à la COP 22 sera quant à lui divisé en deux zones. Il comprendra une « Zone bleue », d’une surface totale de 154 000 m2, placée sous l’autorité des Nations Unies, et qui comprendra notamment 2 salles plénières, 30 salles de conférences et réunions entre négociateurs et 10 salles de réunions réservées aux observateurs. Les chefs d’Etats et délégations officielles y travailleront. Une deuxième zone sera, elle, réservée aux acteurs non-étatiques, aux ONG, aux entreprises privées et aux collectivités territoriales. Elle comprendra deux espaces (« société civile » et «innovations ») de 12 000 m2 chacun.
Parallèlement à ces grands travaux, le Maroc, via l’Etat, les villes et la société civile multiplie les efforts et lance diverses initiatives. Tour d’horizon:
1- La nouvelle vie de la Ménara
C’est une première: le bassin de la célèbre Ménara a été vidé. Le célèbre monument qui affiche fièrement le logo de la COP 22 va être nettoyé, et les eaux vont ainsi être changés, pour lui redonner une certaine allure en vue de cet événement international. Cette initiative constitue de fait, un événement historique : le bassin de la Ménara n’a jamais été vidé auparavant.
2- 50.000 arbres plantés dans les écoles de Casablanca-El Jadida d’ici 2017
« Un arbre pour chaque élève ». C’est la philosophie du projet lancé par l’Académie de la région Casablanca-Settat. Cette initaitive devrait permettre aux élèves de « mieux cerner la problématique des changements climatiques», selon la MAP. Lancée en partenariat avec le Haut-Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, cette idée consiste à ce que chaque élève prenne soin de l’arbre qu’il plante et suive son évolution tout au long de son parcours scolaire. L’opération a démarré en mars 2015 à Casablanca et Mohammedia et devra s’étendre de septembre 2016 à mars 2017, pour voir le jour dans d’autres préfectures de la région.
3- Des ateliers de sensibilisation géants
L’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD) a organisé, le 4 avril dernier, un atelier régional de concertation en partenariat avec le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD). Une journée à laquelle près de 30 000 personnes ont participé avait pour objectif de « sensibiliser aux éco-gestes, et de coordoner les actions environnementales ». Contacté par nos soins, Abderrahim Ksiri, coordinateur de l’AMCDD, nous confie que plusieurs autres ateliers de sensibilisation verront le jour d’ici la COP 22.
4- Nettoyer les océans et sensibiliser les jeunes générations
À Aïn Diab, du 13 au 20 avril dernier, l’association Bahri Dima Clean a lancé un appel à plusieurs associations autour du thème de la protection de l’océan et de son écosystème par l’éducation des générations futures. Les bénévoles ont, grâce à l’atelier dédié au changement climatique, pu faire apprendre concrètement aux enfants et aux parents comment et pourquoi les voitures, les grandes usines avec leurs énormes cheminées polluaient l’atmosphère et modifiaient le climat de la terre.
5 / Casablanca lance enfin sa décharge
A la traine depuis une dizaine d’années, le dossier de la décharge publique de Médiouna a enfin trouvé une issue. Acculé après un feuilleton de négociations à exproprier le nouveau terrain, le conseil de la ville a réussi in extremis à arracher, le 2 mai dernier, un compromis de vente. Une « victoire » en demi-teinte dans la mesure où elle ne sera prête qu’après la COP22.
6- Des pourparlers sur la question des sacs en plastique
En novembre 2015, le Maroc a décide d’interdire les sacs en plastique. Le Parlement avait adopé cette nouvelle mesure, accompagné d’une batterie de mesures, comme des amendes pouvant atteindre les 100 millions de dirhams pour les fabricants. Mardi 4 mai, l’Association marocaine de plasturgie a réuni son bureau à Casablanca pour « examiner les axes d’une convention à soumettre à la tutelle », selon une dépêche de la MAP, en réponse au projet d’un programme de reconversion et d’accompagnement des entreprises. Sollicité par Telquel, le ministère de l’Industrie reste injoignable. Toutefois, selon nos confrères de l’Economiste, dans son édition du 5 mai dernier, l’offre du ministère au sujet d’un programme d’accompagnement, face aux inquiétudes des professionnels du secteur du plastique au Maroc, serait encore à l’étude.
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