Le surf comme moyen de sensibilisation, c’est le défi que se sont donné plusieurs associations suite à l’appel de l’association Bahri Dima Clean, du 13 au 20 avril.
À Aïn Diab, jour de l’ouverture de l’événement, plusieurs bénévoles de différentes associations se sont rassemblés autour du thème de la protection de l’océan et de son écosystème par l’éducation des générations futures. Avec la présence d’Alex Smith, surfer professionnel américain venu spécialement d’Hawaï pour l’événement et de Othmane Choufani, parrain de la Surf Green Morocco représentant du Maroc aux quatre coins du monde; les associations ont installé divers stands pour des ateliers de sensibilisation à l’environnement et de création d’œuvres à partir des déchets ramassés le long des plages, des opérations de nettoyage et des cours de surf aux enfants handicapés de l’association LFIDA.
Les bénévoles ont, grâce à l’atelier dédié au changement climatique, pu faire apprendre concrètement aux enfants et aux parents comment et pourquoi les voitures, les grandes usines avec leurs énormes cheminées polluaient l’atmosphère et modifiaient le climat de la terre.
Le surfeur professionnel Othmane Choufani, invité par Bahri Dima Clean, nous confie les raisons de sa présence : «Je suis une personne qui vit de la mer même si je ne suis pas pêcheur. Ça me tenait vraiment à cœur de sensibiliser les jeunes et les enfants. Au Maroc, on a beaucoup de pêcheurs, de chasseurs, on a des gens qui vivent en montagne… Il faut juste mettre à disposition des choses simples, comme des poubelles partout dans nos villes et nos plages. Rien que ça, ça changerait pas mal de choses.»
Voilà qui est fait. Des poubelles vont être disposées tout le long de la plage et ce toute l’année, avec la collaboration des écoles de surf sur place. En plus des ateliers, les participants à l’événement ont pu aussi assister aux recyclages de pneus et la mise en place d’un atelier potager. Munis de gants et de sacs en plastique, les enfants ont pris au sérieux leur tâche et l’ont exécutée avec méticulosité. Les sacs comptaient des mégots, de canettes de sodas et de bouteilles en plastique et de capsules en tous genres.
Mamoun Ghallab, président de Zéro Zbel (Zéro déchet) évoque à travers sa participation à l’événement la problématique des déchets au Maroc. Sur son stand, les enfants défilent et participent à la création d’une œuvre collective. Ils collent sur une grande toile, les déchets ramassés lors de la séance nettoyage de la plage.
Le but est de les interroger sur les objets quotidiens, retrouvés le long des plages. Certains sont surpris de coller des tubes de dentifrice et des brosses à dents. Mamoun Ghallab affirme vivre désormais en ne générant que 4% de déchets, une alternative de consommation qui séduit de plus en plus personnes au Maroc. Pour lui, la loi interdisant la production et l’utilisation des sacs en plastique à partir du mois de juillet n’est qu’un début. Elle doit mener à la question du système de recyclage des ordures qui est quasi-inexistant et trop informel au Maroc. Le militant prône un changement par le bas, grâce à la participation de chaque personne, «par des petits gestes au quotidien on peut vraiment éviter la très grosse partie des déchets qu’on génère et du coup, limiter notre impact environnemental. Cessons le gaspillage des matières, cessons l’amas des déchets.» déclame t-il, tout en invitant un jeune garçon à rejoindre son atelier créatif.
À l’aune de la COP22, qui se tiendra du 7 au 18 novembre à Marrakech, les associations espèrent de la part des décideurs politiques des campagnes plus visibles contre la pollution du littoral et celle des villes qui, en plus de détériorer les espaces marin et urbain, entraînent la disparition de la faune. L’industrie marocaine génère plus de 1,5 million de tonnes de déchets par an, dont 256 000 sont considérés dangereux.
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