Les foules ne se sont pas bousculées ce 1er-Mai pour prendre part aux traditionnels défilés de la fête du travail. Organisé dans un contexte où la grogne populaire monte —dans la mesure où le dialogue social entre les syndicats et le gouvernement n’avance pas— le défilé n’a, par exemple, rassemblé que quelque 3 000 personnes à Rabat, a constaté sur place un des photographes de Telquel.ma. À Casablanca, cœur de l’économie du pays, la mobilisation a été faible également, comparée aux années précédentes. Plusieurs milliers de manifestants ont pris part aux défilés, selon un photographe de Telquel.ma présent lors des manifestations à Casablanca.
Tous les chefs des syndicats les plus importants ont tenu à être présents et à assurer des discours, quelques jours avant un nouveau round de dialogue prévu le 4 mai entre le gouvernement et les centrales syndicales. El Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT (Union marocaine du travail) a déclaré dans des propos rapportés par Le Matin, que les propositions présentées par le gouvernement durant le dialogue social demeurent «faibles» et «ne répondent pas» aux aspirations de la classe ouvrière.
Moukharik a également a accusé le gouvernement de « s’obstiner à faire échouer le dialogue social. »
Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a pris de son côté sa casquette de chef du PJD pour s’inviter aux défilés. Il s’est prononcé lors d’un meeting du syndicat proche de son parti (UNTM) organisé à Casablanca. À ce titre, Benkirane a annoncé quelques mesures en faveur des salariés, que le gouvernement a négocié avec les syndicats dans le cadre du dialogue social : 1000 dirhams comme allocations familiales pour les familles ayant de un à trois enfants; l’extension de la couverture médicale pour les parents exerçant dans la fonction publique en passant par la hausse des indemnités de maternité de 150 à 500 dirhams; la hausse du revenu minimum de la retraite de 1000 dirhams à 1500 dirhams.
Il en a aussi profité pour tacler le secrétaire général du PAM et son adversaire politique, Ilyas El Omari. «Je vous mets au défi que vous réussissiez à devenir leader du peuple marocain. Vous avez intimidé des personnes pour qu’il ne se présentent pas avec vous dans ta circonscription électorale le 4 septembre. Ce qui signifie que vous voulez mener les Marocains à la dictature», a déclaré Benkirane.
Sur les déclarations récentes d’Elomari qui a affirmé que lors des élections législatives de 2011, son parti a reçu des consignes «de ne pas dépasser 50 sièges, au moment où les pronostics tablaient sur près de 120», Benkirane s’interroge : «Où est passé votre raz de marée électorale lors des élections du 4 septembre 2015 où le PJD a pu gagner à Rabat, Casablanca, Tanger, Tétouan, Témara, Marrakech et Meknès ?». Et de tacler l’ex-secrétaire général du PAM Mustapha Bakkouri « qui a été battu à Mohammedia par un simple fonctionnaire.»
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