Les élections législatives se rapprochent. Alors que le PJD, via son secrétaire général, avait accusé le PAM d’avoir des “visées hégémoniques” sur le champ politique au Maroc, c’est au tour du secrétaire général du parti au tracteur d’accuser le parti de la lampe de nourrir la même ambition.
Interviewé par le quotidien L’Économiste, Ilyas Elomari est revenu sur les élections législatives de 2011, en révélant que le PAM a dû limiter ses candidatures lors de ce scrutin «pour éviter un raz-de-marée [électoral, ndlr]». Une limitation qui fait suite à «des contacts entre l’État et le parti, dirigé à l’époque par Mohamed Cheikh Biadillah». Ce retrait de candidats est également dû, selon Elomari, à une décision prise par le parti de ne «pas dépasser 50 sièges, au moment où les pronostics tablaient sur près de 120». Lors des élections législatives de 2011, le PAM a obtenu 47 sièges à la Chambre des représentants. On rappellera également que la coalition formée par le PAM pour remporter les élections avec sept autres formations politiques (UC , MP, RNI, PS ( Parti socialiste), PRN (Parti Renaissance et Vertu), Parti de la gauche verte (PV) et le Parti Travailliste)) a été dissoute au lendemain des élections.
Accusations de fraude électorale
Si ces déclarations viennent en réponse aux accusations “de visées hégémoniques” formulées par le PJD et du PPS, Ilyas Elomari ne s’arrête pas là. Ce dernier contre-attaque en accusant le parti de lampe de nourrir les mêmes ambitions. «Les faits ont montré que c’est le contraire qui est vrai» déclare Elomari, qui cite comme exemple les dernières élections communales et régionales. «Dans toutes les grandes villes où le PJD est arrivé premier, il a accaparé les présidences [des conseils locaux, ndlr] et exclu les autres formations de la majorité. Dans certaines villes, il a préféré s’allier à l’opposition, notamment l’UC. Mais lorsque nous avons coordonné notre action avec le RNI, il [le PJD, ndlr] est monté au créneau.» Pour Elomari, ce sont ces pratiques qui ont «empoisonné l’ambiance au sein de la majorité».
Le chef de file du parti du tracteur va même plus loin. «La reproduction de ces pratiques hégémoniques se sont traduites par des fraudes graves lors du dernier scrutin», assène-t-il. Il cite pour exemple l’initiative du PJD d’inscrire des citoyens dans les listes électorales avant le dernier scrutin. «Des chapiteaux en été mis en place par le PJD pour inscrire les citoyens. Ce qui constitue une atteinte grave à la protection des données personnelles, qui ont été exploitées à des fins électoralistes», s’insurge-t-il. Une pratique de «paramétrage anticipé du corps électoral» qui a servi par la suite à envoyer «des lettres personnalisées provenant des candidats du PJD, indiquant [aux citoyens enregistrés, ndlr] le bureau de vote.»
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