Le musicien congolais Papa Wemba a tiré sa révérence. L’artiste, âgé de 66 ans, est décédé le 24 avril des suites d’un malaise sur scène, lors de sa participation au festival du Femoua à Abidjan. 

Papa Wemba, de son vrai nom Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, né le 14 juin 1949 dans l’ex-Congo Belge (actuelle République démocratique du Congo), est l’artiste de toute une génération. Acteur, chanteur et auteur-compositeur, il est l’un des membres fondateurs de l’orchestre Zaïko Langa-Langa qui a contribué à la diffusion de la rumba congolaise. En 1975, il forme ISIFI – “Institut de savoir idéologique pour la formation des idoles”. Malgré plusieurs influences comme le rock, le soukous ou encore le ndombolo, la rumba congolaise restera le genre auquel il sera à jamais attaché. À cet effet, en 2014 il revenait aux sources avec l’album Maître d’école, asseyant sa réputation de sage, celui qui avait formé dans leur jeunesse des artistes reconnus de nos jours comme Koffi Olomidé. Papa Wemba était aussi connu pour son mouvement vestimentaire fondée en 1970, de dandys congolais des Sapeurs ambianceurs de personnes élégantes (SAPE), entre art de vivre et esthétisme patriotique du vêtement.

Le “rossignol”, surnom dû à sa voix singulièrement perchée lui permettant d’atteindre les octaves, laisse derrière lui une carrière de plus de cinquantaine d’albums, regorgeant de bijoux musicaux. Pour ne citer que quelques uns de ses trésors : Maman ode à toutes les mères et en particulier à la sienne,  Maria Valencia ou encore Yo Te Eh (Pas toi eh).

“Papa Wemba voulait mourir sur scène, c’est ce qu’il m’a confié il y a deux semaines au téléphone”, a raconté A’Salfo, le leader du groupe ivoirien Magic System, promoteur du festival Femua, à France24. Le souhait de Papa Wemba a été exaucé.