Suite aux violences qui ont eu lieu le 19 mars au stade Mohammed V et qui ont provoqué la mort de deux personnes , des voix s’élèvent pour appeler à la dissolution des ultras. Une première mesure a été prise par la Wilaya de la capitale économique : l’interdiction des activités des ultras à Casablanca. Une décision qui pourrait être un prémice à la dissolution pure et simple de ces associations de supporters qui ne disposent pas de statut légal. Une solution extrême qui commence toutefois à faire son chemin dans les esprits, mais est-ce pour autant la panacée?
Les ministres de l’Intérieur et du Sport sont convoqués pour prendre part à une réunion au parlement dont la date n’a pas été précisé pour étudier les dessous de ce drame, ainsi les mesures à prendre pour éviter ces violences .
« S’il s’avère que l’un des membres ultra est impliqué dans les actes de violence qui ont eu lieu samedi au stade Mohammed V, il faut prendre des mesures strictes, et dissoudre ces groupes ultras», nous confie Rachid Roukbane, parlementaire du PPS. Une solution que ne semble pas partagée par Abdelhakim El Yamani, expert en gestion sécuritaire du sport. « Je ne pense pas qu’on résoudra le problème en interdisant les ultras. Si on les interdit, il restera toujours un public. Tant qu’il y aura des spectateurs, il y aura toujours un risque de débordement », nous assure-t-il.
Un statut légal pour les Ultras ?
Pour Mohamed Naciri, porte-parole de l’équipe casablancaise du Raja qui a été sanctionnée suite à ce drame, la question doit être réglée au niveau de la loi. « Il faut que tout le monde assume sa responsabilité , quand on commence à communiquer avec un groupe sans statut légal , c’est que l’on contribue inconsciemment au danger. Il faut soit légaliser les ultras avec un statut d’association, soit les suivre de près», nous confie -t-il.
Et d’expliquer que le Raja s’est toujours concerté avec les ultras concernant la gestion des supporters dans le terrain. « Nous avons toujours au Raja organisé des réunions avec les Ultras avant le match, dans le siège du club pour avoir leurs avis sur l’organisation, l’équipe et tous ce qui concerne le Raja, on coordonnait avec eux et ils intervenaient même au niveau des portes d’entrée pour faciliter l’accès au public ».
Les Ultras, victimes des casseurs ?
Pour Abderrahim Bourkia, journaliste et sociologue, les Ultras restent essentiels dans un stade. « Les médias ont diabolisé les ultras, pourtant leur rôle est fondamental dans l’encadrement des supporteurs et le dialogue avec les autorités. On trouve parmi eux, des cadres et des gens très instruits », précise-t-il. Et de conclure que « les ultras soufrent également des casseurs qui écorchent leur image par un procédé d’association. Il faut savoir qu’ils ne sont qu’une partie des supporteurs qui investissent les stades pour créer du spectacle. Grâce à eux, le derby casablancais s’est fait connaître dans le monde entier».
La solution d’en finir tout bonnement et simplement avec les associations de supporters pourrait avoir l’effet inverse.
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