La famille du spéléologue espagnol décédé dans l'Atlas demande la réouverture de l'enquête

Le juge d'instruction a classé l'enquête concernant la mort du spéléologue espagnol décédé au Maroc en avril 2015. Mais sa famille continue le combat pour connaître les circonstances exactes de sa disparition.

Par

photo-speleologue-afp
Photo d'illustration. Crédit: AFP

La famille de José Antonio Martinez Jiménez, spéléologue espagnol décédé dans l’Atlas en avril 2015, a fait appel le 21 mars de la décision du juge d’instruction de Grenade de classer l’enquête chargée d’éclaircir les circonstances de sa mort, annonce l’agence de presse EFE. La famille avait porté plainte auprès de la justice espagnole en mai 2015. Ses avocats cités par la même source dénoncent « l’absolue méconnaissance des circonstances de sa mort ».

D’après EFE, le juge a classé l’affaire parce que le drame s’est passé au Maroc et que les autorités marocaines ont conclu que les accusations concernant une supposée défaillance des secours n’étaient pas justifiées. De son côté, la famille reproche à la justice espagnole de ne pas avoir interrogé les témoins et met en avant les contradictions des deux rapports d’autopsies marocain et espagnol, selon la même source. Celui réalisé par la médecine légale de Grenade « a déterminé  « une mort violente », par « asphyxie » comme conséquence d’une « asphyxie mécanique par submersion et insuffisance respiratoire » ». En revanche, l’autopsie marocaine a déterminé que la mort était plutôt due à un coup sur le crâne et à une hypothermie.

Polémique à propos des secours marocains

José Antonio Martinez Jiménez fait partie des deux hommes décédés lors de cet accident, alors qu’un seul membre de l’équipe de trois a survécu. Plusieurs jours se sont écoulés entre leur accident et l’opération de secours. Un avion de la police nationale espagnole était prêt à décoller dès l’annonce officielle de la disparition des trois spéléologues, mais n’a obtenu le feu vert des autorités marocaines de se rendre dans la région de l’accident que deux jours plus tard, selon El Pais. Au fil du week-end, des proches avaient demandé à travers les médias aux autorités marocaines d’accepter l’intervention des secouristes espagnols. Selon un article de El Pais publié à l’époque, José Manuel Garcia-Margallo, le ministre espagnol des Affaires étrangères, avait reconnu qu’il y avait eu « des défaillances dans la gestion » du sauvetage.

Mais ensuite, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy avait remercié le Maroc pour sa collaboration, écartant les critiques sur le temps pris par les secours. « Les autorités (marocaines) ont fait un grand effort et ont mis en œuvre tout leur savoir-faire et leur compréhension », avait-t-il déclaré à la radio RNE, avant d’être repris par l’agence AFP. « Aujourd’hui ce que je retiens, c’est la bonne volonté et la soif de collaboration », avait-il, toujours d’après la même source, ajouté en évoquant la topographie compliquée des lieux de l’accident.

 

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer