« Saham Assurance décide de stopper l’application de la convention, en attendant l’adhésion à ce produit de l’ensemble des autres compagnies intéressées», annonçait le 24 janvier un communiqué de la holding de Moulay Hafid El Alamy, en réaction à la polémique autour de la signature avec les pouvoirs publics d’une convention pour la commercialisation d’une police d’assurance. Il s’agit de « Taemine Al Mahssol », un produit appelé à couvrir les récoltes des agriculteurs contre le risque climatique.
Pourquoi ce rétropédalage ? « Si la direction de Saham a décidé de la suspendre, c’est qu’elle refuse d’interférer sur la ligne politique, en créant une polémique inutile. Saham n’a de toute façon pas besoin de ce produit pour bien se porter », explique le ministre de l’Industrie dans une interview accordée au site Ledesk.ma.
Seulement voilà, quelques jours après la suspension de la convention, Saham Assurance cherche à réaliser une étude « sur les produits d’assurance agricoles face aux risques climatiques ». Objectif : « Permettre à Saham Assurance de construire une proposition de valeur unique, en rupture avec les pratiques actuelles et répondant aux attentes des différents segments d’agriculteurs ciblés », précise la boîte dans un « brief » adressé à des cabinets d’études.
Le document, parvenu à Telquel.ma, précise que, sur un potentiel de 6 millions d’hectares, seul un million est assuré par la MAMDA, qui fait cavalier seul.
L’étude ainsi attendue vise quatre objectifs :
– – Affiner la segmentation des potentiels futurs clients (taille d’exploitation, type de récolte, zones…) et détailler les comportements / drivers d’achat par segment (ex : attentes des agriculteurs, motifs d’achat, perception de l’offre actuelle de la MAMDA …) ;
– – Comprendre le fonctionnement et évaluer l’importance des acteurs pouvant avoir une influence sur les agriculteurs (ex : distributeurs, conseillers agricoles, ingénieurs agronomes, autres prescripteurs …) ;
– – Comprendre tous les aspects de l’offre actuelle (y compris tarifs) de la MAMDA pour les agriculteurs (y compris sur les autres branches) ;
– – Identifier les bonnes pratiques dans des pays comparables.
Dans la foulée de la décision de geler la convention qui lie Saham au ministère, la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurances, qui, regroupe les professionnels du secteur, avait émis un communiqué le 24 janvier dans lequel elle annonce que « d’autres acteurs (que Saham) vont manifester, dans les plus brefs délais, leur volonté de signer avec le ministère des conventions similaires ».
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