La cour d’appel de Paris a rejeté, le 26 janvier, la requête des avocats des deux journalistes français Éric Laurent et Catherine Graciet, poursuivis pour tentative d’extorsion de fonds du Maroc, pour l’annulation des enregistrements dans lesquels il est question d’une somme d’argent en contrepartie de la non publication d’un livre critique.
Contacté par Telquel.ma, l’avocat d’Éric Laurent, Maître Bertrand Repolt, a déclaré que son client compte pourvoir en cassation dans les prochains jours. Le représentant légal du journaliste estime qu’« il y a eu une grave déloyauté dans le procédé utilisé pour la collecte de preuves […] Nous sommes également convaincus qu’il y a eu une immixtion des services de la police dans la mise en place de ce stratagème. C’est une question de droit et de principe qui sera tranchée par la Cour de cassation». Contacté par Telquel.ma, l’avocat de Catherine Graciet, Eric Moutet, a indiqué que sa cliente souhaite également formuler un pourvoi en cassation.
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De son côté, Me Ralph Boussier, qui représente la partie plaignante est confiant: «La cour a retenu notre argumentation qui consistait à dire que les enregistrements étaient des pièces à conviction faites par une partie et non pas des actes de procédures faites par des gens qui participent à la procédure comme les magistrats ou les policiers». Pour l’avocat, le pourvoi en cassation n’affecterait pas l’évolution de l’affaire, car «la cour s’est penchée sur tous les points de droit ».
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Selon l’avocat, la justice s’est même exprimée sur un point jusque-là absent du dossier qu’est le statut des deux mis en examens. Selon l’avocat «Dans le dossier, il apparait qu’ils n’ont pas de cartes de presse. Pour Monsieur Laurent, il n’en a jamais eu une, et pour Mme Graciet, elle en a eu une il y a quelques années, mais seulement pendant deux ans. La cour a même examiné le dossier sous cet angle en disant ce ne sont pas des journalistes, mais même s’ils en étaient, il n y a pas eu atteinte au secret des sources. Donc même la loi sur la presse ne s’applique pas».
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Une situation qui risque de mettre les deux mis en cause dans une situation bien difficile si la Cour de cassation confirme la décision de la cour d’appel puisque «les journalistes seraient confrontés aux enregistrements, qui sont accablants», souligne Boussier.
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