Benkirane: "Il ne fallait pas céder la Samir à un étranger"

Lors de son grand oral devant la deuxième chambre, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane est revenu sur la politique énergétique et le dialogue social.

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Abdelilah Benkirane devant la deuxième chambre. Crédit Rachid Tniouni

C’est avec un retard de plus d’une heure et demie que le chef du gouvernement est intervenu, le 12 janvier dans la soirée, devant la chambre des conseillers pour répondre aux questions des élus. L’occasion pour lui de présenter quelques éléments et chiffres sur la politique énergétique d’un côté et le dialogue social de l’autre, alors que les syndicats manifestaient en même temps à l’extérieur de l’hémicycle, fustigeant notamment la réforme des retraites. Le chef du gouvernement a aussi critiqué la privatisation de la Samir.

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« Al Amoudi nous a fait du chantage »

En réponse à une intervention du conseiller de l’Istiqlal, Fouad Kadiri, le chef du gouvernement a concédé que l’Etat a fait une double erreur concernant la Samir: «il ne fallait pas privatiser la Samir et encore moins la céder à un étranger». Il a expliqué qu’il ne faut pas privatiser les secteurs où il y a un monopole, donnant pour exemple ce qui s’est passé dans le cas de la Samir:  «ce monsieur (Al Amoudi, PDG de la raffinerie, ndlr) nous a fait du chantage». Benkirane a également fait valoir le risque de « perdre le savoir faire » acquis dans cette société qui risque de disparaître en cas de faillite.

Benkirane défend son bilan social

Sur le dialogue social, Benkirane a expliqué que le gouvernement a toujours été ouvert aux négociations avec les syndicats qu’il a accueilli quelques jours, le 14 janvier 2012, après la formation du gouvernement. A cet effet, il a rappelé que son gouvernement a mis en oeuvre l’accord du 26 avril 2011 qui comprend une hausse des salaires qui coûte à l’Etat 13,2 milliards de dirhams annuellement. Les salariés du privé qui peuvent percevoir leur pensions à partir de 3240 jours de cotisations, l’augmentation du SMIC de 10% dans le secteur privé et à 3 000 dirhams net dans le secteur public, etc.

Toujours au niveau social, Benkirane a souligné que les prix de 1 800 médicaments ont été revus à la baisse, que les soins dentaires sont désormais remboursés par la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale). Il a finalement annoncé que le gouvernement a validé un projet de loi pour la retraite des professionnels des métiers libéraux, ainsi que la mise en place d’une couverture maladie pour cette catégorie socio-professionnelle.

Concernant la polémique de la répression des professeurs stagiaires, le chef de l’exécutif a fait une déclaration qui contredit celle de son ministère de l’intérieur qui est passé avant lui sur le perchoir. «Je jure que je ne suis pas au courant de ce qui s’est passé le jeudi, mais j’en assume la responsabilité parce que je suis le chef du gouvernement».

 L’énergie renouvelable plus que jamais

Abdelilah Benkirane a réitéré l’objectif du Maroc de relever à 42% la part de l’énergie renouvelable à l’horizon 2022.  Cela permettra de générer quelques 6 000 megawatts en provenance de l’énergie solaire, éolienne et hydraulique. En 2030, ce chiffre va passer à 52%.«Cela réduira la dépendance énergétique du Maroc de 98% à 82%», a-t-il souligné.  Abdelilah Benkirane a aussi affirmé que l’organisation de la COP22 au Maroc est une «reconnaissance internationale de l’expérience marocaine en matière de promotion des énergies renouvelables et de réduction des gaz à effet de serre».

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