Lors de l’assemblée générale de l’ONU, plusieurs pays ont exprimé leur position sur le conflit opposant le Maroc et le Polisario. Une occasion de faire un tour d’horizon des opinions sur un dossier prioritaire de la diplomatie marocaine.
Comme chaque année suite à l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU, la quatrième commission de l’organisation, qui est chargée des « questions politiques spéciales et de la décolonisation » a entamé ses travaux. Parmi les sujets abordés par cette commission, le dossier du Sahara. Une occasion pour le Maroc de faire entendre sa voix, mais aussi d’écouter celle de plusieurs pays à travers la planète concernant un dossier qui est la priorité diplomatique du royaume depuis 40 ans. Tour d’horizon.
Une Afrique francophone favorable au plan marocain
L’Afrique est scindée lorsqu’il s’agit du conflit du Sahara. D’un côté, de nombreux pays, essentiellement d’Afrique francophone soutiennent le plan d’autonomie présenté par le Maroc devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 11 avril 2007. C’est le cas notamment de pays comme le Gabon, le Togo, le Burkina Faso ou encore le Burundi. Une solution qui est une « base crédible, sérieuse et mutuellement acceptable » selon les pays soutenant le plan marocain. Le discours n’est pas sans rappeler celui des puissances siégeant au Conseil de sécurité comme la France et les États-Unis.
Autre argument mentionné par les pays favorables à la solution marocaine, la situation d’ « instabilité » régnant dans la région du Sahel. Selon, le bloc africain soutenant le Maroc, la résolution du conflit du Sahara aiderait à éviter la propagation du risque terroriste. Enfin, les pays favorables au plan d’autonomie marocain jugent que ce conflit doit être résolu pour permettre de finir la construction de l’Union du Maghreb arabe.
On notera qu’au rang des pays africains favorables à la solution d’autonomie figurent également des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée, la Guinée-Equatoriale et enfin la République centrafricaine. Cela signifie que cinq des pays africains visités par le roi Mohammed VI durant les trois dernières années se sont exprimés en faveur du plan d’autonomie marocain devant l’ONU. L’un de ces cinq pays, le Sénégal, sera l’un des 10 membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU à partir de janvier 2016.
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Une Afrique australe qui penche pour l « autodétermination »
Toutefois d’autres pays du continent semblent pencher en faveur de l’ « autodétermination » voire de l’ « indépendance » du « Sahara occidental ». Parmi eux, le Botswana, la Zambie, le Zimbabwe ou encore l’Afrique du Sud ont tous plaidé pour la mise en place d’un « referendum d’autodétermination ». Une position similaire à celle adoptée par l’Union africaine, de laquelle le Maroc est sorti en 1982 suite à l’adhésion du Polisario, lors de sa session ordinaire du mois de juin 2015.
Les pays africains favorables au Polisario ont également mentionné le cas des camps de Tindouf. Le représentant du Zimbabwe estime par exemple que « tout ce qui se passe dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf est une conséquence directe de la colonisation du Sahara occidental » ajoutant que la situation des camps de Tindouf est une « distraction » aux causes du conflit du Sahara. Les pays africains favorables à un référendum d’autodétermination et aux positions adoptées par l’Union africaine sont la Sierra Leone, l’Ouganda, le Botswana, la Zambie, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Mozambique, la Tanzanie ainsi que l’Angola. L’Afrique du Sud et le Nigeria sont connus pour leur soutien au Polisario.
Les pays du Moyen-Orient, soutient du Maroc devant les instances onusiennes
Quatre représentants de pays du Moyen-Orient sont intervenus lors des débats: la Jordanie, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite ainsi que Bahreïn. On notera que le Maroc a participé aux côtés de ces quatre pays à l’opération Tempête décisive qui avait pour but de sauvegarder la légitimité du régime yéménite en maintenant le président Abd Rado Mansour Hadi au pouvoir. Ces quatre pays ont demandé aux instances de l’ONU de résoudre le conflit du Sahara en s’inspirant du « sérieux et crédible » plan d’autonomie marocain. L’Égypte, n’a pas participé aux réunions sur la décolonisation, mais elle sera, avec le Sénégal, le deuxième pays africain à rejoindre le Conseil de sécurité en tant que membre non permanent à partir du mois de janvier 2016. Le pays des pharaons est un soutien du Maroc dans le dossier.
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Cuba et la Jamaïque favorables à l’autodétermination
Trois pays d’Amérique se sont exprimés lors de ce débat de la commission de la décolonisation. Parmi eux, la Jamaïque et Cuba ont tous les deux défendu le « droit à l’autodétermination ». Pour la Jamaïque, le dossier du Sahara revêt « une grande importance pour son pays du fait que certains territoires des Caraïbes sont toujours inscrits sur la liste des territoires non autonomes ».
Enfin, le troisième pays, le Salvador, a été plus neutre et a « plaidé pour une solution négociée garantissant les droits de l’homme de la population « en général » ». Le représentant du Salvador a également appelé à la mise en place d’un dialogue entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies, Christopher Ross.
On notera que lors de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU, de la dernière résolution portant sur la mission de la Minurso, en avril 2015, il a été demandé au secrétaire général de l’ONU de « faire régulièrement, et au moins deux fois par an », un rapport sur « l’état et l’avancement des négociations tenues sous ses auspices […] les difficultés auxquelles se heurtent les opérations de la Minurso et les mesures prises pour les surmonter ». Cela signifie donc que d’ici la fin de l’année, un rapport du secrétaire général sur cette mission doit être présenté devant le Conseil de sécurité.
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